Beaucoup de dirigeants politiques qui se disent catholiques démontrent peu de cohérence avec les convictions catholiques

mercredi 6 décembre 2017
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Il y a beaucoup de dirigeants politiques qui se disent catholiques, qui souvent démontrent peu de cohérence avec les convictions catholiques



Dans un message vidéo adressé aux participants d’une rencontre d’hommes politiques catholiques à Bogota (1er -3 décembre), le pape François a appelé les chrétiens à s’engager dans la cité. Extraits cités par Chrétiens dans la cité :

"Depuis le pape Pie XII jusqu’à ce jour, les pontifes qui se sont succédé ont toujours fait référence à la politique comme une forme élevée de charité. On pourrait aussi traduire comme un service inestimable de dévouement pour l’accomplissement du bien commun de la société. […] Ce qui est clair, c’est qu’il y a besoin de dirigeants politiques qui vivent avec passion leur service aux populations, qui vibrent avec les fibres intimes de leurs ethos et de leur culture, solidaires avec leurs souffrances et leurs espérances ; des hommes politiques qui mettent en avant le bien commun par rapport à leurs intérêts privés, qui ne se laissent pas intimider par les grands pouvoirs financiers et médiatiques, qui soient compétents face aux problèmes complexes, qui soient ouverts pour écouter et apprendre dans le dialogue démocratique, qui conjuguent la recherche de la justice avec la miséricorde et la réconciliation.

Il y en a beaucoup qui se disent catholiques – et il ne nous est pas donné de juger leurs consciences, mais leurs actes si –, qui souvent démontrent peu de cohérence avec les convictions éthiques et religieuses du magistère catholique. Nous ne savons pas ce qu’il advient dans leurs consciences, nous ne pouvons la juger, mais regardons leurs actes. Il y en a qui sont tellement absorbés par leurs engagements politiques qu’ils finissent par reléguer leur foi au second plan, s’appauvrissant, sans être capables d’être un repère et de laisser leur propre empreinte dans toutes les dimensions de la vie de la personne, même dans leur propre pratique politique. […]
Nous sommes souvent tombés dans la tentation de penser que le laïc engagé est celui qui travaille dans les œuvres de l’Église et/ou dans les choses de la paroisse ou du diocèse, nous avons peu réfléchi sur la façon d’accompagner un baptisé dans sa vie publique et quotidienne ; sur la façon pour lui, dans son activité quotidienne, avec les responsabilités qu’il a, de s’engager comme chrétien dans la vie publique. Sans nous en rendre compte, nous avons généré une élite laïcarde en croyant que seuls ceux qui travaillent dans « les choses des prêtres » sont des laïcs engagés, nous avons oublié, en le négligeant, le croyant qui souvent brûle son espérance dans la lutte quotidienne pour vivre la foi.

Ce sont ces situations que le cléricalisme ne peut voir, parce qu’il est plus préoccupé à occuper l’espace qu’à lancer des actions. Nous devons cependant reconnaître que le laïc par sa réalité, par son identité, parce qu’il est immergé dans le cœur de la vie sociale, publique et politique, parce qu’il prend part aux actions culturelles qui se créent constamment, a besoin de nouvelles formes d’organisations et de célébrations de la foi. Il est nécessaire que les laïcs catholiques ne restent pas indifférents à la chose publique ou repliés dans leur temple, et qu’ils n’attendent pas non plus les directives et les consignes ecclésiales pour lutter en faveur de la justice, et de forme de vie plus humaine pour tous."

Souce :

Michel Janva

le salon beige