« Le devoir d’un homme politique, c’est de rechercher le bien commun et ce bien commun est incompatible avec l’accueil illimités de clandestins dont la plupart ne sont pas réfugiés politiques »

samedi 12 septembre 2015
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« Le devoir d’un homme politique, c’est de rechercher le bien commun et ce bien commun est incompatible avec l’accueil illimités de clandestins dont la plupart ne sont pas réfugiés politiques »



« Riposte Laïque : Partagez-vous l’inquiétude d’animateurs de site, qui craignent des mesures répressives contre la liberté de la presse internet, au nom de la lutte contre le terrorisme ?

Guillaume de Thieulloy : Oui ; bien sûr. Tout d’abord, je suis prêt à prendre les paris que la loi sur le renseignement et l’ensemble des restrictions des libertés publiques, notamment sur internet, n’aura rigoureusement aucun impact sur le terrorisme. Les terroristes sont parfaitement capables d’être anonymes sur le net… et je vous rappelle que la plupart des assassins de ces dernières années étaient supposés « bien connus des services de police », ce qui ne les empêchaient pas de se promener librement, d’acheter des armes sans problème, ou même d’être employés sur un site industriel sensible. La réalité, c’est que la lutte contre le terrorisme est très largement un prétexte pour limiter les libertés publiques.

L’oligarchie a parfaitement compris le risque que représente internet et l’ensemble des réseaux numériques pour son hégémonie. Elle veut interdire toute dissidence. Mais c’est un combat perdu d’avance. Bien sûr, les condamnations plus ou moins arbitraires, les censures iniques peuvent pleuvoir, mais je ne vois pas comment MM. Hollande, Valls, Cazeneuve et leurs amis réussiraient mieux que le Parti communiste chinois qui ne parvient pas à empêcher la dissidence sur internet…

Riposte Laïque : Vous ne cachez pas l’importance de votre engagement catholique. Comment réagissez-vous devant l’attitude de l’Eglise, sur des sujets comme l’islam ou la venue massive de clandestins appelés migrants, sur notre continent ?

Guillaume de Thieulloy : Je trouve parfaitement légitime que le Pape et les évêques nous rappellent que les immigrés, même clandestins, sont des êtres humains, à traiter avec dignité. Cela étant, la politique est la responsabilité spécifique des laïcs et, si les laïcs catholiques doivent suivre naturellement les grands principes de la morale catholique, nous ne sommes pas des défenseurs de la théocratie, où les clercs gouverneraient en imposant directement des préceptes moraux sous forme de lois juridiques. Et il est normal que les laïcs aient des approches différentes dans les questions politiques, qui sont le règne de la prudence : je suis de droite, mais je trouve parfaitement légitime qu’il y ait des chrétiens de gauche. Puisque je parle des missions respectives des clercs et des laïcs, je dois dire aussi que je suis assez surpris, pour ne pas dire choqué, du peu d’enthousiasme de nombreux clercs à s’atteler à la tâche de l’évangélisation des musulmans.

C’est très bien de nous dire sur tous les tons de la gamme qu’il ne faut pas être raciste. Mais ne pas être raciste, pour être chrétien, cela veut dire d’abord que tous les hommes sont capables d’accueillir le Christ. Je crains fort qu’un certain nombre de nos évêques « bien-pensants » ne soient en fait subtilement racistes, considérant que les « migrants » sont incapables de devenir chrétiens…

En tout cas, le devoir d’un homme politique, c’est de rechercher le bien commun et ce bien commun est incompatible avec l’accueil illimités de clandestins – dont tout le monde sait, d’ailleurs, que la plupart ne sont pas réfugiés politiques. Il existe un droit des Etats à se protéger et un devoir des hommes politiques à défendre leurs concitoyens.

J’ajoute que, dans la loggorhée médiatico-politique qui se déverse ces dernières semaines sur les droits des « migrants », on parle assez peu du devoir de ces derniers à l’égard de leur pays d’accueil. Ni, surtout, de leur droit à vivre chez eux et à ne pas émigrer – pourtant rappelé avec force par Benoît XVI. Et les prétendus charitables qui gouvernent si mal l’Union européenne et la France sont, à mon humble avis, les premiers responsables des tragédies auxquelles nous assistons : par le chaos qu’ils ont créé en Afrique et au Moyen-Orient, par leur refus de s’opposer sérieusement aux fanatiques de l’Etat islamique, et aussi par le formidable appel d’air qu’ils créent en clamant à qui veut l’entendre que les Européens accueillent les immigrés à bras ouverts et même leur attribueront des allocations parfois plus importantes que le revenu de nos paysans.

Du point de vue de la doctrine catholique, la charité est certainement un devoir, mais c’est un devoir subordonné à la justice (et il est profondément injuste de bouleverser ainsi, aussi radicalement, les deux rives de la Méditerranée) et, naturellement, la charité personnelle et la charité politique sont deux choses assez différentes. Je cite souvent, à ce sujet, l’exemple bien connu de saint Louis, dont on sait que l’adultère lui faisait horreur, mais qui réglementa les maisons closes dans Paris : voilà un roi chrétien, qui ne lâche rien sur la doctrine ou la morale, mais qui sait aussi qu’il doit régner sur une société faite d’homme pécheurs. Nos politiciens qui, pour beaucoup d’entre eux, vivent à des années-lumière de la morale catholique, auraient certainement tancé vertement Saint Louis, trop peu angéliste à leur goût !

Riposte Laïque : Pensez-vous aujourd’hui, après l’énorme manipulation des grands médias autour de la mort d’un petit enfant de trois ans, que la presse de réinformation que nous avons aujourd’hui à notre disposition est à la hauteur des enjeux ? Sinon, que lui manque-t-il ?

Guillaume de Thieulloy : Compte tenu de nos faibles moyens à tous, je crois que nous faisons un travail considérable de réinformation et de réponse aux manipulations médiatiques et à la propagande politicienne. Cependant, naturellement, il faudrait faire beaucoup plus : nous sommes une majorité de Français à vouloir rester Français en France ; il n’est pas normal que seule une minorité lise la réinfosphère et que la quasi totalité de nos concitoyens écoutent bien davantage les médias du système.

A mon sens, la prochaine étape de la réinformation, ce n’est pas seulement que nous offrions une autre voix dans le « débat » (débat qui n’existe nullement, puisque tout se décide sans nous, y compris les décisions qui ont les plus graves conséquences sur notre avenir) : il faut que la majorité des Français apprennent à couper leur télévision et leur radio. Il faut qu’ils cessent de prêter l’oreille à la propagande et qu’ils recommencent à penser par eux-mêmes, quitte à tâtonner, quitte à dire ou à faire des bêtises (elles seront toujours moins graves que celles de nos dirigeants !).

Penser par soi-même est la première étape pour reprendre le pouvoir qui a été subrepticement arraché aux Français et qu’il est désormais à notre portée de reprendre. Je vois donc deux étapes importantes à franchir dans les prochains mois :

1) Faire en sorte que le plus de Français possibles coupent le fil de la propagande ininterrompue ;

2) Passer de l’information libre à rendre la parole, puis le pouvoir, au peuple et, là encore, les technologies numériques nous sont une aide précieuse – d’autant plus précieuse que, sur internet, l’oligarchie a un train de retard sur nous ! »

Propos recueillis par Pierre Cassen

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