L’Occident doit envisager de discuter avec Bachar Al-Assad, pour combattre un ennemi commun, Daech.

mardi 21 juillet 2015
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Pour le député du parti chrétien démocrate des Yvelines, Jean-Frédéric Poisson, l’Occident doit envisager de discuter avec Bachar Al-Assad, pour combattre un ennemi commun, l’Etat islamique au Levant



©AFP
Le député des Yvelines Jean-Frédéric Poisson a rencontre le président syrien Bachar Al-Assad, le 12 juillet 2015
C’est une rencontre qui a fait du bruit. Le week-end dernier, lors d’une tournée au Moyen-Orient, le député du parti chrétien-démocrate des Yvelines Jean-Frédéric Poisson a rencontré le président syrien Bachar Al-Assad. Pour le parlementaire français, il est temps d’envisager de rouvrir les négociations avec le dirigeant syrien afin de lutter plus efficacement contre l’Etat Islamique.
« La Syrie est un lieu-clé des conflits actuels au Moyen-Orient, a expliqué Jean-Frédéric Poisson au micro de Sud Radio. Si on veut faire reculer Daech, il faut se battre avec tous ceux qui sont prêts à affronter Daech. Je constate que Bachar Al-Assad est prêt et se bat tous les jours contre l’Etat Islamique en Syrie. Je ne vois pas pourquoi on ne rediscuterait pas avec lui. Discuter, ça ne veut pas dire lui donner des satisfecit ou des bons points, ça veut dire mettre dans son camp toutes les possibilités, tous les moyens pour lutter contre l’Etat Islamique. »
Pour lui, actuellement, tous les moyens ne sont pas mis en œuvre pour combattre efficacement Daech : « Quand je compare avec ce que l’Occident a mis en œuvre il y a 15 ans pour dézinguer Saddam Hussein, je me dis que tout n’est pas fait aujourd’hui pour faire reculer et pour anéantir l’Etat Islamique. Je reviens d’une tournée au Moyen-Orient, le sentiment des Chrétiens qui sont là-bas et auxquels j’ai rendu visite est exactement celui-là. Pourquoi l’Occident ne met-il pas tout en œuvre pour faire reculer et supprimer l’Etat Islamique ? »
« Discuter avec ceux qui sont prêts à se bagarrer contre l’Etat Islamique »
De là à accepter de soutenir un dictateur ? « Il ne s’agit pas de soutenir un dictateur, s’est-il défendu, de la même manière que quand le président Hollande reçoit le président chinois en France, en visite officielle, il ne soutient pas le régime chinois, il discute avec un interlocuteur. Lorsque l’on discute avec les Saoudiens qui coupent la main des gens qui volent, on ne soutient pas le régime saoudien, on discute avec un interlocuteur. Pour Bachar Al-Assad, c’est pareil. S’il est coupable d’exactions et si le régime de Damas a fait des choses horribles pendant la guerre, il y a des tribunaux pénaux internationaux qui le jugeront. Pour l’instant, on en est à tout mettre en œuvre pour discuter avec ceux qui sont prêts comme nous à se bagarrer contre l’Etat Islamique et, pour l’instant, je constate que tout n’est pas fait. »

Par Jérémy Jeantet
Publié le 16/07/2015 à 12:22

Source

sud radio Tout n ’est pas fait pour anéantir l Etat islamique