La nation lieu d’exercice de la charité
En ce 8 mai, nous commémorons simultanément l’apparition de l’Archange saint Michel au Mont Gargan en Italie, la libération par Jeanne d’Arc de la ville d’Orléans, par grande victoire, le 8 mai 1429 ainsi que l’armistice du 8 mai 1945, signé à Reims, mettant fin à la seconde guerre mondiale.
De fait, en 1429 comme en 1945, saint Michel, l’Archange protecteur de la France, intervint en faveur de la nation française envahie, mutilée, éclipsée et menacée de disparition.
Car les nations sont créées par Dieu, ainsi que le dit le Deutéronome (26,19), les nations seront présentes lors du grand Jugement (Mathieu, 25, 31-34) ; ainsi la nation française fut choisie par Dieu depuis Clovis, voulue par Dieu, avec, à elle assignée, un rôle et une mission d’évangélisation et de soutien au Trône de saint Pierre.
C’est là ce qu’a rappelé, à la France toute entière interpelée, le saint Pape Jean-Paul II le 1er juin 1980, en son inoubliable homélie prononcée au Bourget, se concluant par cette douloureuse et pathétique interrogation : « France, fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? Permettez-moi de vous demander : France, Fille de l’Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l’homme, à l’alliance avec la Sagesse éternelle ? »
C’est encore, à l’adresse cette fois de toutes les nations, que le même saint pape Jean-Paul II s’adressa le 5 octobre 1995, dans son discours aux Nations-Unies à New-York, en soulignant que la seconde guerre mondiale avait pour origine de multiples violations des droits des nations et qu’il convenait de respecter les droits des nations.
A présent, en cette première partie du XXIe siècle, alors que l’on voit la France « en grande pitié », différemment mais plus profondément encore qu’elle le fut du temps de Jeanne d’Arc et Charles VII, il est grand temps de se souvenir que la charité doit s’exercer à tous les niveaux : individuel, familial, à celui de la cité, de la province , mais aussi de la nation.
Car la nation est la grande oubliée de nos politiques, la grande oubliée des actions de charité. Au contraire, tout est fait pour la gommer, l’éclipser, l’ignorer, notamment de la part de nos politiciens mondialistes, qui ne rêvent que de voir la France se dissoudre dans l’Union européenne- laquelle n’a plus grand chose de commun avec le projet de ses fondateurs- et un gouvernement mondialisé.
C’est là aussi ce en quoi Jeanne la Pucelle reste un modèle d’action, elle qui a sacrifié sa vie pour que vive la France, elle qui disait, à la veille d’être trahie et livrée à l’ennemi, à la veille de l’Ascension 1430, à Compiègne, : « Mes chers enfants, priez car bientôt, je ne pourrai plus servir le noble royaume de France ».
Alors, aujourd’hui, Dieu peut-il laisser périr la nation française qu’Il a portée et soutenue depuis Clovis, Charles VII et Jeanne d’Arc ? Le Christ n’est-il pas appelé à continuer à régner, dans nos coeurs mais aussi sur la France ? Non, il n’est pas possible que disparaisse la France. N’oublions pas que Dieu est maître du temps et de l’histoire. Alors, comme disait Jeanne, « agissez et Dieu agira » (Jargeau, 12 juin 1429)
Nous ouvrons donc sur le présent site internet une nouvelle rubrique « la nation lieu d’exercice de la charité ».
Guy Barrey
Auteur de « Pèlerinages de France » (2017) et « Marie dans la mission de Jeanne d’Arc » (2021), avec une préface de Mgr Luc Crépy, et un avant-propos du Professeur Jean Barbey