« Nul n’est en trop dans l’Église de Dieu »

mardi 17 août 2021
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« En entretenant en son sein la guerre liturgique, l’Église perd sa crédibilité et se rend sourde à l’appel des hommes. La paix liturgique est le signe de la paix que l’Église peut apporter au monde. »



Dans figarovox, le complément en ligne du Figaro, sous le titre : « Nul n’est en trop dans l’Église de Dieu »
Par Le Cardinal Robert Sarah

« Le cardinal Sarah parle d’abord des désarrois de la société (« éclatement des solidarités », « délitement des identités » etc.) et que certains se tournent vers l’Eglise pour apporter le fondement et la stabilité, « le supplément d’âme » sans lesquelles une société humaine ne peut pas vivre.

Mais, développe-t-il, ce que l’Eglise a à donner ce ne sont pas des valeurs, une culture. Mais « pour répondre à l’attente du monde », l’Eglise « doit se retrouver elle-même », pour pouvoir donner « sa foi en Jésus, Dieu fait homme » ; et « L’enseignement moral et dogmatique comme le patrimoine mystique et liturgique sont l’écrin, le moyen de cette rencontre fondamentale et sacrée. » « Elle doit cesser de se penser en supplétif de l’humanisme ou de l’écologie. … »

« Ce qui est sacré pour l’Église est donc la chaîne ininterrompue qui la relie avec certitude à Jésus. Chaîne de foi sans rupture ni contradiction, chaîne de prière et de liturgie sans cassure ni reniement. » Le sacré « se reçoit de Dieu et se transmet », exigeant de préserver la continuité du lien avec le Christ.

« …, il y va de la crédibilité de l’Église. Si elle affirme la continuité entre ce que l’on nomme communément la messe de saint Pie V et la messe de Paul VI, alors l’Église doit être capable d’organiser leur cohabitation pacifique et leur enrichissement mutuel. Si l’on en venait à exclure radicalement l’une au profit de l’autre, si on les déclarait inconciliables, on reconnaîtrait implicitement une rupture et un changement d’orientation…. En entretenant en son sein la guerre liturgique, l’Église perd sa crédibilité et se rend sourde à l’appel des hommes. La paix liturgique est le signe de la paix que l’Église peut apporter au monde. »

… « Si elle revendiquait un revirement de sa foi ou de sa liturgie, au nom de quoi l’Église oserait-elle s’adresser au monde ? Son unique légitimité est sa cohérence dans la continuité. »

Bien plus, si les évêques, responsables de la cohabitation et de l’enrichissement mutuel des deux formes liturgiques, n’exercent pas leur autorité en ce sens, ils courent le risque de ne plus apparaître comme des pasteurs, gardiens de la foi reçue et des brebis confiées, mais comme des chefs politiques : commissaires de l’idéologie du moment plutôt que gardiens de la tradition pérenne. … Un père ne peut introduire entre ses enfants fidèles la défiance et la division. Il ne peut humilier les uns en les opposant aux autres. Il ne peut ostraciser certains parmi ses prêtres. … En matière liturgique, ni la violence pastorale ni l’idéologie partisane n’ont jamais produit de fruits d’unité. La souffrance des fidèles et l’attente du monde sont trop grandes pour s’engager dans ces voies sans issues. … » »

Site source :

Le Forum catholique