Saint Louis, Roi de France (1214-1270)
Patron des Armées françaises
Patron des Armées françaises
« Le règne de Saint Louis était associé à un âge d’or de justice et de paix, sans impôt et sans mutation monétaire.
Boris BOVE, 1328-1453, Le Temps de la Guerre de Cent ans, Folio, Histoire de France, Trebaseleghe, Italie, 2020, p. 195
Saint Louis, dans Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011.
Fils du roi de France Louis VIII le Lion et de la reine Blanche de Castille, Louis naît au château de Poissy, le 25 avril 1214. ... quelques semaines avant la grande victoire des troupes françaises sur celles du Saint-Empire et de l’Angleterre à Bouvines.
Son grand-père, Philippe Auguste, lui enseigne : "Protège les Pauvres, ils te protégeront".
44e roi de France, Louis IX a également régné 44 ans. Il frappé ses contemporains par son sens de la justice, sa profonde piété, sa révérence devant Dieu, sa grande charité envers les pauvres, et pour les non-croyants, sur le respect du prochain ; Saint-Louis représentait la paix et le respect du voisin.
"Reconnu pour son style de vie modéré, sa raison, sa bravoure et sa politesse chevaleresque, il était un magnifique chevalier dont la gentillesse et la manière engageante le rendaient populaire. Il était considéré comme le dirigeant chrétien idéal. Il punissait sévèrement le blasphème, les jeux de hasard, les prêts rémunérés (usure) et la prostitution.
Il priait huit heures par jour, lavait les pieds des pauvres, accueillait les lépreux à sa table et bâtit des hôpitaux pour les aveugles. (La Marche de l’Histoire, n° 34, Trimestriel / octobre / décembre, 1270-2020, Mort de Saint Louis, 750 ans, p. 26.)
Il est le seul roi canonisé de France.
"Son règne est resté dans les mémoires comme un âge d’or médiéval dans lequel le Royaume de France a atteint un sommet économique et politique.
"Il a interdit les procès par épreuve, tenté d’empêcher les guerres privées, et a introduit la présomption d’innocence dans la procédure pénale. Pour faire appliquer l’application de ce nouveau système juridique, Louis IX a créé les prévôts et des huissiers de justice." (Spécial Histoire, n° 5, Trimestriel, Septembre - octobre - novembre 2020, p. 18-19.)
Roi pacifique doté d’un sens politique très sûr, il règle les sources de conflit en France et en Europe ; Sa vertu le faisait regarder comme l’arbitre des princes d’Europe.
Son plus grand souci était de pacifier, de réconcilier les ennemis et d’éteindre les conflits, en particulier entre la France et l’Angleterre. Très rapidement, son tempérament de médiateur lui vaut de nombreuses sollicitations aux quatre coins de l’Europe - voilà qu’on le surnomme l’Apaiseur.
En 1234, quand Louis atteignit sa majorité, les Capétiens avaient développé des liens personnels étroits avec les cours royales de Castille et d’autres royaumes ibériques.
En 1240, il est appelé à trancher un différent entre l’empereur Frédéric II et le pape.
Quelques années plus tard, il mit fin au grave et difficile contentieux qui opposait les prétendants aux comtés de Flandre et de Hainaut ; il négocia avec les Mongols et sécurisa des alliances diplomatiques bienvenues ; même l’aristocratie anglaise, fraîchement rabibochée avec son homologue d’Outre-Manche, vient lui demander conseil.
En 1258, par le traité de Corbeil avec Jacques d’Aragon, les deux nations renoncent mutuellement à toute prétention territoriale.
En 1259 au traité de Paris, aussi appelé traité d’Abbeville, Henri III Plantagenêt, roi d’Angleterre (1216-1272) échange la possession de larges domaines dans le Sud-Ouest contre la reconnaissance de la souveraineté française sur l’ensemble du Royaume.
"Louis IX met fin à ce que nombre d’historiens appellent ’la première guerre de Cent Ans’ (elle avait commencé par le mariage versatile d’Aliénor d’Aquitaine en 1152) : le traité d’Abbeville entérine la paix avec l’Angleterre d’Henri III." (La Marche de l’Histoire, n° 34, Trimestriel / octobre / décembre, 1270-2020, Mort de Saint Louis, 750 ans, p. 25-26.)
Il mit en œuvre dans le gouvernement français une justice impartiale, la protection des droits de ses sujets, des peines sévères pour les fonctionnaires royaux abusant de leur pouvoir, et prit une série d’initiatives pour aider les pauvres.
Le souci de justice dans sa forme la plus fondamentale (rendre à chacun son dû) revient constamment dans les propos de Louis.
Maintes fois en été, le roi alla s’asseoir au bois de Vincennes après sa messe ; il se plaçait sous un chêne et nous faisait asseoir autour de lui. Il demandait alors de sa proche bouche : "Y a t-il ici quelqu’un qui ait un procès ?" Et tous ceux qui en avaient se levaient. Il disait alors : "Taisez-vous tous et on réglera vos affaires l’une après l’autre."
Jean de Joinville, Vie de Saint Louis
"Entre 1254 et 1258, fraîchement rentré de croisade, il fait publier la Grande ordonnance qui stipule que "nul ne sera privé de son droit sans faute reconnue et sans procès." À ce titre, le roi interdit le blasphème, les jeux de dés et de hasard, la prostitution, la fréquentation des tavernes et les prêts à intérêts (usure).
"La procédure judiciaire évolue également : les ordalies sont bannies (1261), on introduit des témoins lors des procès, on déploie aussi des enquêtes approfondies qui permettent de faire la lumière sur les crimes et délits.
"Si la plupart de ces mesures sont respectées, les tavernes du royaume, normalement réservées aux voyageurs, continueront de faire recette auprès du peuple malgré les avertissements royaux. "Ses conseillers, écrit Gérard Sivéry, ont réussi à lui faire admettre qu’il était préférable de limiter et de surveiller ce qu’on ne pouvait empêcher." (La Marche de l’Histoire, n° 34, Trimestriel / octobre / décembre, 1270-2020, Mort de Saint Louis, 750 ans, p. 32.)
La refonte du système judiciaire s’accompagne d’une "collecte" de plaintes de ses sujets à travers le royaume. Louis IX dépêche une armée d’enquêteurs pour aller à la rencontre du peuple et recueillir ses doléances. Plus de dix mille d’entre elles sont rassemblées et convergent sur Paris à partir de 1247. Cela permet de constater que baillis et sénéchaux font perdurer localement des inégalités particulièrement cruelles. Une leçon que le roi tient à transmettre à son fils : "Prends garde diligemment qu’il y ait bons baillis et bons prévôts en ta terre, et fais souvent prendre garde qu’ils fassent bien justice et qu’ils ne fassent à autrui tort ni des choses qu’ils ne doivent."
"En 1259, l’affaire Enguerrand de Coucy donne le ton : ce dernier, un seigneur sans scrupule des Flandres, a fait pendre trois braconniers surpris sur ses terres. Le clergé local s’insurge. Louis IX s’empare de l’affaire et fait emprisonner l’intéressé au château du Louvre. Finalement pardonné, il sera condamné à payer 10 000 livres de compensation - une véritable fortune pour l’époque." (La Marche de l’Histoire, n° 34, Trimestriel / octobre / décembre, 1270-2020, Mort de Saint Louis, 750 ans, p. 31-32.) Cette somme fut employée à construire l’hôpital de Pontoise, le cloître et les écoles des Dominicains de la rue Saint-Jacques et l’église des Cordeliers de Paris.
La galerie Saint Louis dans la Cour de Cassation de Paris. Saint Louis a traversé les âges en conservant son image de roi justicier.
Soucieux de laisser la parole au peuple, le roi saint assiste aux assises du Parlement et fait "appeler ceux qui ont des affaires à lui soumettre et il fait ouïr les plaids par ses chevaliers et par ses clercs." (Guillaume de Saint-Pathus, cité dans La Marche de l’Histoire, n° 34, Trimestriel / octobre / décembre, 1270-2020, Mort de Saint Louis, 750 ans, p. 34.)
Ses dîners quotidiens étaient partagés avec de nombreux mendiants Parisiens qu’il invitait à la table royale. De nombreux soirs, il ne les laissait pas partir sans leur avoir lavé les pieds. Il payait sur ses deniers pour nourrir plus de 100 pauvres Parisiens chaque jour. Ses soins aux malades étaient tout aussi émouvants ; il s’occupait fréquemment des lépreux.
Il créa un certain nombre d’hôpitaux, dont un pour les aveugles et un autre pour les ex-prostitués".
Chaque samedi, il lavait les pieds de trois pauvres, servait leur repas et mangeait lui-même leurs restes.
Louis fut baptisé à Poissy, et en conserva toujours religieusement le souvenir, car plus tard il signait ordinairement Louis de Poissy, marquant par là qu’il estimait la grâce du baptême comme son plus glorieux titre de noblesse.
Sa mère, Blanche de Castille, voulut le nourrir elle-même. Tout le monde connaît la belle parole de cette grande reine : « Mon fils, je vous aime après Dieu plus que toutes choses ; cependant, sachez-le bien, j’aimerais mieux vous voir mort que coupable d’un seul péché mortel. »
Neuvième des capétiens directs, Louis est sacré à Reims à l’âge de douze ans, quelques jours seulement après l’enterrement de son père.
Le jeune Louis montra dès son enfance les grandes vertus qu’il devait faire éclater sur le trône, l’égalité d’âme, l’amour de la justice et une tendre piété.
Comme on lui reprochait quelques fois de donner trop de temps aux pieux exercices, le jeune roi philosophe : "Les hommes sont étranges, on me fait un crime de mon assiduité à la prière ; on ne me dirait mot si j’employais les heures que j’y passe à jouer aux jeux de hasard, à courir la bête fauve, ou à chasser aux oiseaux." (La Marche de l’Histoire, n° 34, Trimestriel / octobre / décembre, 1270-2020, Mort de Saint Louis, 750 ans, p. 24.)
Devenu roi, il voulut établir avant tout le règne de Dieu, auquel sont indéfectiblement liés le Roi et la France. Il s’appliqua plus que jamais à faire de la France un royaume puissant et chrétien. On connaît sa loi condamnant les blasphémateurs à subir aux lèvres la marque d’un fer rougi au feu.
Un des plus beaux jours de sa vie fut celui où il alla au-devant des religieux qui apportaient d’Orient la sainte Couronne d’épines, et la porta, pieds nus, dans sa capitale.
Saint-Louis fonda des hôpitaux et des monastères. Il réalisa son grand projet : construire la Sainte-Chapelle comme une châsse de lumière et de vitraux destinée à recueillir les saintes reliques, surtout la Couronne d’épines. Il donna à sa soeur, la bienheureuse Isabelle de France, le terrain de Longchamp pour y fonder une abbaye de religieuses de Sainte-Claire. « Si je dépense beaucoup d’argent quelquefois, j’aime mieux le faire en aumônes faites pour l’amour de Dieu que pour frivolités et choses mondaines. Dieu m’a tout donné ce que j’ai. Ce que je dépense ainsi est bien dépensé. » (Saint Louis au sire de Joinville)
À vingt ans, il épousa Marguerite de Provence et leur amour sera tendre et fidèle. Saint Louis fut aussi un modèle du pur amour conjugal ; il avait fait graver sur son anneau cette devise : "Dieu, France et Marguerite."
À la suite d’une méchante fièvre contractée dans les marais de Saintonge, à l’ouest du royaume en 1244, maladie mortelle, guéri miraculeusement, Louis obéit à une inspiration du Ciel qui l’appelait aux Croisades.
Jérusalem avait été reprise en 1229 sous la gouvernance de Frédéric II.
Quand il partit pour délivrer la Terre Sainte au port d’Aigues-Mortes à la tête de 10 000 fantassins, 5000 écuyers et 2500 cavaliers le 25 août 1248, il s’embarqua avec son épouse Marguerite de Provence, et toujours l’ami Joinville. Il marchait sur les pas de ses aïeux, Louis VII et Philippe Auguste.
On le vit, dans ces luttes gigantesques, qui avaient pour but la libération des Lieux Saints, faire des actes de bravoure qui le mettaient au rang des plus illustres guerriers. On se tromperait en croyant que le bon et pieux roi n’eût pas toute la noble fierté qui convenait à son rang.
Les Sarrasins, qui le retinrent longtemps captif, après une désastreuse campagne, eurent lieu d’admirer sa grandeur d’âme, sa foi et son courage. Lui demandant de fixer le prix de sa rançon pour sa libération, il leur répondit de s’enquérir auprès de sa femme qui seule décidait de l’engagement des dépenses ! L’épisode est narré par Joinville, il est ainsi rapporté par Régine Pernoud :
"Quand ils virent (les ’Sarrasins’), qu’ils ne pourraient vaincre le bon roi par les menaces, ils revinrent à lui et lui demandèrent combien il voudrait donner d’argent au sultan et avec cela, s’il leur rendrait Damiette. Et le roi leur répondit que, si le sultan voulait prendre de lui une somme raisonnable de deniers, il manderait à la reine qu’elle les payât pour leur délivrance ; et ils dirent : ’Comment est-ce que vous ne voulez pas dire que vous ferez ces choses ?’ (Pourquoi ne voulez-vous pas vous y engager vous-même ?) Et le roi répondit qu’il ne savait si la reine le voudrait faire, pour ce qu’elle était sa Dame."
Une fois libéré (le 6 mai 1250), Louis fit un pèlerinage en Terre Sainte et appela ses sujets à le rejoindre mais renvoya ses frères Alphonse de Poitiers et Charles d’Anjou en France afin qu’ils épaulassent leur mère, qui exerçait la régence. Le reste de son séjour en Terre-Sainte est employé à des fins diplomatiques : il prit contact avec les Mongols et les Ismaïliens, renforça les défenses de Jaffa, Acre, Tyr et Sidon.
Mais, au printemps 1253, alors qu’il était à Sidon, il apprit la mort de sa mère, survenue le 27 novembre 1252. Après plusieurs jours d’un grand deuil, il conclut qu’il devait rentrer et le 24 ou 25 avril 1254, Louis rembarqua d’Acre pour la France. Le 10 juillet, il débarqua aux Salins-d’Hyères où il demanda à rencontrer le frère Hugues de Digne. Partant de Hyères, le roi se rendit à Aix-en-Provence pour un pèlerinage dédié à Marie Madeleine, puis entra en France par Beaucaire et, après plusieurs arrêts dans différentes villes de France, déposa l’oriflamme et la croix à Saint-Denis. Il fit son entrée à Paris le 7 septembre 1254, où il fut particulièrement bien accueilli par le peuple.
Rentré dans son royaume, il y entreprit de grandes réformes, en particulier l’interdiction du duel judiciaire.
Son royaume connut une période de plein développement culturel, intellectuel et théologique. Saint Louis aimait recevoir à sa table saint Bonaventure et saint Thomas d’Aquin. Avec Robert de Sorbon, fils de paysan devenu docteur qui s’est fait remarquer par le roi en militant pour l’accès à l’éducation des enfants pauvres, il fonda la Sorbonne (1253). Des milliers de démunis assistent au triomphe de la littérature française, à la dissection méthodique des oeuvres de Chrétien de Troyes, aux récits chevaleresques de la quête du Graal, au mécénat des arts, à l’érection des cathédrales. (La Marche de l’Histoire, n° 34, Trimestriel / octobre / décembre, 1270-2020, Mort de Saint Louis, 750 ans, p. 26.)
Il suivit avec attention l’achèvement de la cathédrale Notre-Dame et surtout les grandes rosaces (1255) et les porches.
Mais il rêvait de retourner en Terre Sainte, et de convertir le sultan d’Egypte. Cette fois-ci, son fidèle Joinville, décida de ne pas le suivre : "Je considérai que tous ceux qui lui conseillèrent ce voyage firent un péché mortel, parce que, au point où en était la France, tout le royaume était en bonne paix à l’intérieur et avec tous ses voisins ; et, depuis qu’il en est parti, l’état du royaume ne fit qu’empirer."
Il n’ira pas plus loin que Carthage, l’actuelle Tunis. La maladie eut raison de lui ; c’était le lundi 25 août 1270, vers trois heures de l’après-midi, "il rendit son esprit à notre créateur à l’heure même où le Fils de Dieu mourut sur la croix pour le salut du monde." (Jean de Joinville, Vie de Saint Louis, éd. Jacques Monfrin, Classiques Garnier, 1995, rééd. Classiques jaunes, 2019, p. 372-375.)
La paix fut négociée avec l’émir de Tunis le 30 octobre, tandis qu’on s’activait au retour de la dépouille du roi ; Édouard Ier, arrivé d’Angleterre, s’enlisera deux ans supplémentaires dans cette ultime croisade.
Des enquêtes en 1282-1283 sur les miracles produits sur le tombeau du roi voient 300 personnes témoigner. (Jacques Le Goff, Saint Louis, Paris, éditions Gallimard, coll. Bibliothèque des histoires, 1996.)
Il est canonisé par Boniface VIII en 1297 sous le nom de "Saint Louis de France".
Son tombeau disparaît vers 1420, sans doute détruit et fondu par les armées anglaises d’Henri V ou du duc de Bedford. »
Dieu Tout-Puissant et éternel,
Qui avez établi l’empire des Francs pour être dans le monde
L’instrument de vos divines volontés,
Le glaive et le bouclier de votre sainte Eglise,
Nous vous en prions, prévenez toujours et partout de votre céleste lumière,
Les fils suppliants des Francs,
Afin qu’ils voient ce qu’il faut faire pour réaliser votre règne en ce monde,
Et que pour accomplir ce qu’ils ont vu,
Ils soient remplis de charité, de force et de persévérance,
Par Jésus-Christ Notre-Seigneur.
Amen
Oraison tirée d’un missel Carolingien,
Prière favorite du Père de Foucauld,
Prière officielle des scouts de France
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