Déclaration de Mgr Louis de Bourbon

lundi 3 novembre 2014
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CLARATION DE MGR Louis DE BOURBON
DUC D’ANJOU, LOUIS XX, LE 25 AOUT 2014
POUR LATE DE SAINT LOUIS



« 25 août fête de Saint Louis. En cette année de commémoration de la naissance du grand roi né en 1214,
elle ne peut passer inaperçue ni nous laisser indifférent car l’image du roi nous ramène immanquablement à
la Terre Sainte qui a tenu une grande place dans sa vie de souverain, de souverain chrétien. Or huit siècles
après, cette terre se trouve toujours en guerre avec son lot de victimes et de drames vécus au quotidien par
une des plus vieilles populations chrétiennes de la terre. Nous assistons à une véritable persécution qu’il
faut dénoncer comme crime contre l’humanité. Les Chrétiens d’Irak qui étaient 1,5 millions il y a une
trentaine d’années sont moins de 400 000. Le combat est celui, une nouvelle fois de David contre Goliath,
des petits contre les géants. Mais les géants de nos jours sont armés puissamment et non moins
puissamment fanatisés. Les moyens de résister sont faibles. Pourtant ne faut-il pas tout faire pour que ces
Chrétiens demeurent sur leur terre ? Ils y vivent depuis toujours, depuis le début de l’ère chrétienne,
c’est-à-dire bien avant que l’Islam n’y soit venu.

Saint Louis le saint de la justice, du bien commun et de la famille, est aussi celui d’un dialogue
méditerranéen. S’il est plus que connu en France où les cérémonies organisées à l’occasion du 8e
centenaire de sa naissance et de son baptême sont nombreuses, il l’est aussi de la Tunisie à l’Egypte en
passant par Chypre et il est encore largement honoré au Liban. Saint Louis, le premier, accorda la protection
de la France aux peuples chrétiens d’Orient. Depuis, de François 1er à Napoléon III, tous les souverains
honorèrent cette promesse. La République n’y fut pas insensible même si parfois sa position manque de
vigueur. Toutefois la voix de la France n’est plus aussi forte qu’auparavant et beaucoup de « bruits de fond »
empêchent qu’elle soit bien audible. Ces peuples martyrs manquent de protecteurs.
Pourtant la situation des Chrétiens d’Orient demande à ce que l’on parle en leur nom. Le Pape François l’a
fait fermement et courageusement il y a quelques jours. Plusieurs évêques et cardinaux français sont partis
sur le terrain et ont montré par l’exemple et la prière que les chrétiens d’occident, que les fils de Saint Louis
étaient à leur côté. Mais cette présence, ces prières doivent être soutenues et amplifiées. C’est à nous,
nations chrétiennes dans un monde plus ou moins préservé, de rappeler qu’il y a des valeurs essentielles
avec lesquelles les politiques ne peuvent transiger. Celles de la vie tout d’abord, de la vie respectée de la
conception à la mort ; celles, ensuite, d’une société sachant s’élever au-dessus des seuls matérialismes et
hédonismes comme vient encore de la rappeler le Pape François à Séoul ; celles, enfin, du respect mutuel
entre croyants.

Le message chrétien dont la France a longtemps été le porte-parole est celui de la primauté du droit sur la
force. La force du conquérant ne peut rien contre les droits de ceux qui ont toujours été là et qui se sont
toujours reconnus comme chrétiens.

Cette présence chrétienne dans le coeur du Moyen-Orient, dans le berceau de la civilisation née en
Mésopotamie, est une richesse pour toute l’humanité. Que serait celle-ci si l’uniformité régnait, si l’uniformité
de la brutalité régnait ? Le message de Saint-Louis encourage à préserver cette richesse. Lui qui savait
pardonner à ses ennemis, et a toujours mis toute son énergie en avant pour que la chrétienté puisse vivre
sur la Terre Sainte. C’est la vigueur de sa foi et de ses vertus de chrétien qui ont fait que même prisonnier,
ses ennemis l’ont estimé. C’est ainsi qu’il est saint et que huit siècles après il est toujours honoré.
Aîné des descendants de Saint Louis, je lance donc un appel en faveur des chrétiens du Moyen-Orient afin
que la paix leur soit donnée, afin qu’ils puissent vivre sur leur terre et continuer à témoigner qu’au-delà de la
violence des hommes, il y a place pour la charité, la justice, le droit. C’est cela la paix de Dieu. Le message
malgré les siècles demeure. Le Pape François le prêche partout dans le monde. Il appartient à tous les
hommes de bonne volonté de le diffuser et de faire vivre ces valeurs en redonnant du sens à leur vie. Pour
les Chrétiens d’Orient, face aux persécutions et à l’exil forcé, il y a urgence. Telle est la prière que nous
pouvons adresser à Dieu, par l’intercession de Saint-Louis en sa fête le 25 aout. »