Saint François de Sales
Evêque de Genève (✝ 1622)
Evêque de Genève (✝ 1622)
Fils d’une noble famille savoyarde restée catholique en pays calviniste, il était destiné à un brillante carrière juridique. Son père l’envoie étudier à Paris. Mais il y découvre la théologie et les problèmes de la prédestination, soulevés par les calvinistes. Scrupuleux, il se croit prédestiné à être damné.
Le désespoir le submerge jusqu’au jour où il découvre le "souvenez-vous", la prière mariale attribuée à saint Bernard.
Il retrouve la paix et ce sera l’un des grands messages de sa vie quand il pacifiera sainte Jeanne de Chantal, puis quand il écrira son "Introduction à la vie dévote".
Prêtre, puis évêque de Genève, il réside à Annecy, car Genève est la "Rome" des calvinistes. Il fréquente les plus grands esprits catholiques de l’époque, introduit en France la réforme des carmels initiée par sainte Thérèse d’Avila, la fondation de l’Oratoire français* par Pierre de Bérulle (1611) - l’Oratoire avait été fondé à Rome en 1564 par saint Philippe Néri.
Lui-même fonde l’Ordre des Visitandines pour mettre la vie religieuse à la portée des femmes de faible santé. Son "introduction à la vie dévote" est un ouvrage qui s’adresse à chaque baptisé. Il y rappelle que tout laïc peut se sanctifier en faisant joyeusement son devoir d’état, en lequel s’exprime la volonté de Dieu. Il est le patron des journalistes car il écrivit de nombreuses feuilles imprimées qui sont des "gazettes" pour s’adresser aux calvinistes qu’il ne peut rencontrer.
Il est le saint patron des sourds-muets parce qu’il a pris sous sa protection pendant 17 ans (jusqu’à sa mort) le sourd-muet Martin, et l’a lui-même patiemment enseigné et catéchisé.
Dans sa jeunesse, a rapporté le Saint-Père, il "vécut une profonde crise spirituelle alors qu’il méditait la pensée de saint Augustin et de saint Thomas d’Aquin. Crise qui le porta à s’interroger sur le salut de l’âme et la prédestination de Dieu à son égard, en vivant dramatiquement les grandes questions théologiques qui agitaient l’époque". A vingt ans cependant, "il trouva la paix dans...l’amour de Dieu, dans un amour sans conditions, confiant dans l’amour divin. Tel fut le secret de toute sa vie".
Puis il a rappelé que François de Sales fut ordonné prêtre en 1593 et évêque de Genève en 1602, alors que la ville était le bastion du calvinisme. "Apôtre, prédicateur et écrivain, homme de prière et d’action...engagé dans le débat avec les protestants, il expérimenta au-delà de la nécessaire controverse théologique l’efficacité des rapports personnels et de la charité". Avec sainte Jeanne de Chantal, il fonda l’ordre de la Visitation, caractérisé par une totale consécration à Dieu, dans la simplicité et l’humilité. François de Sales mourut en 1622.
Dans son Introduction à la vie dévote, il lance une invitation qui pouvait sembler révolutionnaire pour l’époque : "Être tout entier à Dieu et vivre pleinement dans le monde les devoirs de son état... C’est ainsi que naquit par l’appel aux laïcs l’attention portée à la consécration des choses temporelles et à la sanctification du quotidien, sur lesquels insistent le Concile Vatican II et la spiritualité contemporaine".
Benoît XVI a ensuite cité une autre œuvre majeure de ce Docteur de l’Église, le Traité de l’amour de Dieu : "Dans une période de grande ferveur mystique, il s’agit d’une somme et à la fois d’une superbe œuvre littéraire... Sur le modèle de l’Écriture, François de Sales y traite de l’union entre Dieu et l’homme, développant une série d’images inter-personnelles comme Dieu père et seigneur, époux et ami. "Ce traité offre une profonde méditation de la volonté humaine et une description de son parcours, du mourir pour vivre dans le total abandon de la volonté comme du bon plaisir de Dieu. Au sommet de l’union avec Dieu...on retrouve un flux de charité qui s’étend aux attentes et aux besoins de tous".
Il a conclu en affirmant qu’aujourd’hui, dans une période "en recherche de liberté, malgré violences et inquiétudes, l’actualité de ce grand maître spirituel et pacificateur a confié à ses disciples l’esprit de liberté, cette liberté véritable qui culmine dans l’enseignement total de la réalité de l’amour. Saint François de Sales est un témoin exemplaire de l’humanisme chrétien, exposé avec familiarité, à l’aide de paraboles parfois poétiques. Il y rappelle que l’homme porte en lui la nostalgie de Dieu et qu’en lui seul il est possible de trouver et réaliser la joie véritable". (source : VIS 20110302 490)
diocèse d’Annecy : sur les pas de François de Sales.
saints du diocèse d’Annecy.
François de Sales, patron du diocèse d’Annecy et des journalistes à Annecy
François de Sales s’épuisera une bonne partie de sa vie au service de Dieu et des hommes. Ordonné à 35 ans, il ne s’épargnera rien pour annoncer l’évangile : ni visites dans son diocèse, ni catéchèses des petits enfants, ni visites aux condamnés, ni voyages apostoliques... C’est l’époque où l’Église romaine, face au protestantisme et à la doctrine de la prédestination, reprend courage et se lance dans le grand mouvement de la Contre-Réforme.
Il entreprend d’écrire des lettres personnelles aux gens qu’il ne peut atteindre. Puis il fait appel à l’imprimerie pour éditer des textes qu’il placarde dans les endroits publics et distribue sous les portes. Ces publications périodiques imprimées sont considérées comme le premier "journal" catholique du monde, et c’est pourquoi François de Sales est le patron des journalistes. Furent ainsi publiés les "Méditations", les "Épîtres à Messieurs de Thonon" et les "Controverses". Et pour toucher les illettrés, il se met à prêcher sur les places, au milieu des marchés...
Sa mémoire est célébrée le 28 décembre à Lyon.
Mémoire de saint François de Sales, évêque de Genève et docteur de l’Église. Vrai pasteur d’âmes, il amena à la communion catholique un grand nombre de frères qui en étaient séparés, il enseigna aux chrétiens par ses écrits la dévotion et l’amour de Dieu et, avec sainte Jeanne de Chantal, il fonda l’Ordre de la Visitation. Alors qu’il demeurait à Lyon dans l’humilité, il rendit son âme à Dieu le 28 décembre 1622 et fut mis au tombeau en ce jour à Annecy en 1623.
Martyrologe romain
Site à consulter :
nominis saint François de Sales
Souvenez-vous
ô très miséricordieuse Vierge Marie,
qu’on n’a jamais entendu dire
qu’aucun de ceux qui ont eu recours
à votre protection,
imploré votre assistance
ou réclamé vos suffrages,
ait été abandonné.
Animé de cette confiance,
ô Vierge des vierges, ô ma mère,
je viens vers vous,
et gémissant sous le poids
de mes péchés,
je me prosterne à vos pieds.
O Mère du Verbe incarné,
ne méprisez pas mes prières,
mais écoutez-les favorablement
et daignez les exaucer.
Amen.
François de Sales présente une méthode brève pour la méditation. Un résumé est donné ci-dessous
En demeurant près du Sauveur par la méditation, en observant ses paroles, ses actions et ses affections, nous apprendrons avec le secours de sa grâce , à parler, agir et vouloir comme lui. [Saint François de Sales-IVD 2e partie, chap.1>]
Méditer nécessite un apprentissage et nous avons besoin d’une aide pour commencer. Saint François de Sales nous présente une méthode qui peut nous permettre de nous aventurer sur ce chemin. Peu à peu, nous saurons nous libérer de la méthode pour donner libre cours à nos élans du cœur : « Je veux ajouter ceci : quelle que soit la méthode de prière utilisée et l’aide qu’elle peut apporter, il ne faut jamais en être esclave. Ce qui est essentiel, c’est de permettre au Saint Esprit d’agir ; il faut parfois lâcher la bride de votre cœur sans vous obstiner à suivre une méthode quelconque. » Introduction à La Vie Dévote, 2° partie, ch 8.
Tout d’abord, choisir votre sujet de méditation. S’il s’agit d’un texte, commencer par le lire en entier.
1) Se mettre en présence de Dieu
Nous avons quatre moyens à notre disposition :
Prendre conscience que Dieu est partout et en tout.
Prendre conscience que Dieu est là où je suis, mais encore plus au centre de mon cœur, au fond de mon esprit.
Prendre conscience que Dieu me voit en train de prier.
Imaginer Jésus dans son humanité, comme s’il était là auprès de nous.
Cette mise en présence de Dieu doit être faite simplement et brièvement en choisissant un de ces quatre moyens.
2) Invocation L’invocation nous aide à reconnaître notre petitesse devant Dieu pour lui demander la grâce de nous inspirer. Voici quelques exemples tirés des psaumes :
• Ne me rejette pas loin de ta face, Ne me reprends pas ton Esprit Saint. Ps 50,13.
• Fais luire ta face sur ton serviteur Sauve moi par ton amour. Ps 30, 17.
• Je suis ton serviteur, Donne-moi l’Esprit. Ps 118,125.
Ce ne sont que des exemples, vous pouvez écouter votre cœur et imaginer des paroles semblables à celles-là.
3) Actualisation du texte ou du mystère. S’il s’agit d’un fait, imaginer.… La place Les personnages
Ce qu’ils pensent et sentent
Ce qu’ils disent
Ce qu’ils font, pour qui et pourquoi.
S’il s’agit d’une vérité, d’une vertu ou d’une expérience, considérer… Son besoin
Ses avantages
La volonté de Dieu sur le sujet ou les désavantages et conséquences en cas contraire.
Ce n’est pas une étude intellectuelle destinée à augmenter ses connaissances. Une fois la situation bien établie par le troisième point de la préparation, rentrer plus en profondeur pour bien apprécier le passage de l’écriture ou le mystère proposé. Quand quelque chose, une idée, une impression, une intuition traverse la pensée et porte en Dieu ou aux choses divines, s’y arrêter. Si cette considération n’apporte plus, passer à autre chose, comme font les abeilles qui quittent la fleur quand elles n’ont plus de miel à recueillir.
Les affections et résolutions :
Cette méditation provoque en nous de bons sentiments : amour de Dieu et du prochain, confiance en Dieu, compassion, admiration joie regrets de nos péchés etc.… Nous sommes ensuite invités à transformer ces bons sentiments en action et à prendre des résolutions pratiques.
Si par exemple, la parole de Jésus sur la Croix : « Père, pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font », vous suggère le désir de pardonner à vos ennemis et de les aimer, je dis que c’est peu de choses si vous n’y ajoutez une résolution spéciale : je ne me vexerai plus de telle parole désagréable, dite par mon voisin ou par ma voisine, de tel mépris venant de celui-ci ou de celui-là ; au contraire, je dirai ou ferai ceci ou cela pour les gagner et les adoucir…. Introduction à la Vie Dévote, 2° partie, ch 6.
Conclusion et « Bouquet Spirituel ».
Nous concluons par trois actes
L’action de grâces : remercier Dieu de ce que nous avons découvert.
L’offrande : offrir à Dieu nos résolutions.
La demande : nous demandons à Dieu de bénir nos bonnes résolutions afin de leur rester fidèles. Puis nous prierons à toutes nos intentions : l’Église, notre famille, nos amis etc. …
Nous pouvons conclure par un Notre Père et un Je vous Salue Marie.
En sortant d’un beau jardin, on a souvent envie d’emporter quelques jolies fleurs que l’on conservera sur sa table toute la journée. Nous pouvons faire la même chose. Emportons au sortir de notre méditation quelques idées qui nous reviendrons à l’esprit et embaumeront notre journée comme un bouquet spirituel.