La bonne laïcité devrait toujours permettre la recherche et l’ouverture à la transcendance

jeudi 10 mars 2016
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La bonne laïcité devrait toujours permettre la recherche et l’ouverture à la transcendance



« La France doit être davantage laïque » Cette affirmation ne vient pas du Grand Maitre du Grand Orient de France, ni du président de la Libre Pensée, ni du président de la République, mais du Saint Père lui- même, lors d’une audience accordée aux « poissons roses » (socialistes chrétiens se nommant eux- mêmes ainsi). Je n’ai pu avoir le texte complet et c’est dommage ! Il semble qu’il soit difficilement accessible. Aussi ne puis-je me fier qu’à Famille chrétienne, journal catholique à qui l’on peut faire confiance (n° du 03/03/2016).

Il n’est pas douteux, que cette affirmation sera utilisée telle qu’elle tant par un certain « catholicisme » que je préfère ne pas qualifier, que par les laïcards de tout poil ! Aussi importe-t’il de citer quelques autres mots du Pape accompagnant cette affirmation et que rapporte Famille Chrétienne. Le Pape a poursuivi en précisant que la bonne laïcité devait toujours permettre la recherche et l’ouverture à la transcendance, et que c’était dans ce sens que la France devait être d’avantage laïque. Mieux encore, le Pape a ajouté que la laïcité à la française était un produit du siècle des lumières, où la religion n’est considérée que comme étant une sous culture.

Ainsi le Pape François ne change strictement rien à la position de ses prédécesseurs qui se sont exprimés sur le sujet. Pour m’en tenir aux plus récents, je citerai Pie XII qui, dans une allocution à l’Union catholique de l’enseignement public le 26 mars 1951, mettait en garde vis-à-vis de « la déviation des grands mots équivoques de neutralité et de laïcité ». Dans un autre discours de mars 1958, il remplaçait, de sa main, l’adjectif « légitime » par « saine » concernant la laïcité. Paul VI parlera de « juste laïcité ». Jean Paul II appliquera le même adjectif à la séparation des pouvoirs politiques et religieux. Benoit XVI en juin 2005 évoquera pour l’Italie une saine laïcité … qui n’exclut pas les « références éthiques qui trouvent leur fondement ultime dans la religion »(1).

À chaque fois les Papes précisent, ce qui sous-entend qu’il y a une mauvaise laïcité ! La nôtre bien évidemment, issue des de la philosophie des lumières ennemie mortelle du christianisme !

Pour toute personne de bonne foi, qui s’est donnée la peine de lire attentivement les textes pontificaux sur ce sujet, il est clair que la laïcité dont ont parlé les Papes, jusqu’à Francois inclus, n’a pas grand-chose à voir avec celle qui est prônée par l’actuel chef de l’Etat ! Auparavant c’était différent ! Mais avec le recul, on peut se demander si dans ce beau département de Corrèze, ne circule pas un virus anticlérical ? Car, Dieu merci, tous les ministres de l’équipe actuelle ne sont pas à l’unisson en cette matière ! Mais dans l’opposition, on retrouve aussi chez certains la même obsession laïque ! Ce pourquoi, je le dis dès maintenant, il faut que la religion s’invite dans le prochain débat électoral. Il ne s’agit pas de présenter un candidat, mais de poser des questions. Il y va de notre civilisation, de l’éducation des jeunes ainsi que de la paix intérieure et extérieure. Invoquer la neutralité de la religion pour ne pas agir serait aussi hypocrite que de faire croire à la neutralité de la laïcité « Hollandaise » !

Si le débat ne se fait pas autour des urnes par les médias et dans les réunions, l’explication aura lieu dans la rue autour d’évènements et de mouvements qui seront devenus incontrôlables. En seront responsables ceux qui, depuis 2012, ont cru bon de diviser les français sur une question apaisée depuis des lustres, mais qu’on a rendu de nouveau brûlante et séparatrice dans notre peuple, tant par mesquinerie idéologique que par calcul électoral à très courte vue, comme pour beaucoup d’autres choses d’ailleurs ! Et je n’oublie pas non plus, parmi les fauteurs de guerre civile, les autruches de bénitiers, comme d’autres volatiles qui font la course à l’Elysée. Faisant fi de la question religieuse au sens large, ils tomberont dans le précipice qui précède la montagne au sommet de laquelle ils prétendent grimper ! Et ils risquent de nous y entraîner tous ! Perspective déplaisante, car s’il faut bien mourir un jour, autant le faire en bonne compagnie ! Cela peut être une façon d’envisager la mort dans la dignité… !
Mais les chrétiens ne doivent pas se résigner au pire ! Pour leur foi et pour leurs enfants, ils doivent s’unir contre tous les politiques qui combattent le christianisme, à gauche, comme à droite ! Peu importe qu’on aperçoive ou non le candidat idoine !

Pour l’instant, seule la lutte compte, pour le reste, Dieu y pourvoira. Abraham a bien trouvé un bélier retenu par ses cornes dans un buisson pour le sacrifier à la place de son fils Isaac ! On trouvera bien un animal politique apte au grand œuvre de « ménage » et de « reconstruction spirituelle » le moment voulu ».

Michel Viot


(1) Voir l’article de Joël Benoit d’Onorio p 11 à p 62 dans « La religion dans la République laïque » Pierre Tequi éditeur 2005.

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Michel Viot