LA TOUSSAINT

mardi 1er novembre 2016
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LA TOUSSAINT



« Je vois des saints de tous les âges, de tous les tempéraments, de toutes les conditions : il n’y a donc ni âge, ni tempérament, ni condition qui excluent de la sainteté. Ils ont eu au dehors les mêmes obstacles, les mêmes combats que nous : ils ont eu au dedans les mêmes répugnances, les mêmes sensibilités, les mêmes tentations, les mêmes révoltes de la nature corrompue ; ils ont eu des habitudes tyranniques à détruire, des rechutes à réparer, des illusions à craindre, des relâchements flatteurs à rejeter, des prétextes plausibles à surmonter, des amis à redouter, des ennemis à aimer, un orgueil à saper par le fondement, une humeur à réprimer, un amour-propre à poursuivre sans relâche, jusque dans les derniers replis du cœur. » (Fénelon 1651-1715)

« Je puis donc, malgré ma petitesse, aspirer à la sainteté. Me grandir, c’est impossible, mais je veux chercher le moyen d’aller au ciel par une petite voie bien droite, bien courte et toute nouvelle. Et j’ai lu : « Si quelqu’un est tout petit, qu’il vienne à moi. » Alors, je suis venue. » (Thérèse de l’enfant Jésus +1897, Histoire d’une âme)

"Peuple de bienheureux, peuple de Dieu en marche…"

La communion des saints tient une grande place dans les liturgies. Dès le Ve siècle, on a fait mémoire des saints dans la prière eucharistique. La fête de tous les saints était célébrée le premier dimanche après la Pentecôte. Elle fut ensuite transférée au 1er novembre. Le 13 mai 610, le pape Boniface IV transforma en église le Panthéon romain qu’il dédia à Marie et aux Martyrs et fit de ce jour la fête de tous les saints. En 835, le pape Grégoire IV fit promulguer par l’empereur d’Occident Louis le Pieux un décret qui fixait la fête de tous les saints à la date du 1er novembre. A partir de ce moment, cette célébration devint rapidement dans toute l’Europe latine, une solennité commune et la fête du 13 mai disparut.

De nombreuses personnes humbles ont donné à leur entourage immédiat le témoignage authentique et admirable de la sainteté. Il est juste de les célébrer en les associant aux saints inscrits dans les divers martyrologes.

La liturgie célèbre le Dieu trois fois saint entouré de tous les élus sanctifiés par sa grâce. Chacun ne reflète qu’une part infime de la sainteté infinie de Dieu. L’adoration de Dieu est au centre de la célébration de la Toussaint. La liturgie est une action de grâce à Dieu qui a fait de nous ses enfants. Les chrétiens proclament leur espérance. La solennité nous fait prendre conscience de la foule de tous les rachetés qui nous ont précédés et du monde invisible qui nous attend. Par solidarité, ils intercèdent pour nous.

La Toussaint nous invite à être en communion avec tous les rachetés, le prêtre peut nous amener à nous souvenir des personnes que nous avons aimées. Cette célébration se démarque de celle du lendemain, une prière pour toutes les personnes défuntes.

La Toussaint n’est pas le seul jour où nous fêtons les saints. Tout au long de l’année, nous fêtons ces personnes qui ont eu une vie exemplaire et sont des modèles pour nous, ils nous appellent à l’imitation. Nous célébrons ainsi le Christ qui les a façonnés à son image et a créé entre tous les hommes une communion spirituelle.
L’étude de la vie des saints a une valeur pédagogique, elle nous entraîne vers le Christ. Ce ne sont pas des personnes « brillantes » mais elles reflètent par leur vie la lumière du Christ. Le mystère même de l’Eglise est la communion fraternelle qui existe entre les vivants et les morts à travers la prière et les sacrements. Nous formons un seul corps dont le Christ est la tête. Les saints « nous aident à libérer le saint qui se cache en nous comme un bloc de marbre non encore sculpté que l’amour de Dieu veut ciseler pour qu’apparaisse son image »

Le 2 novembre

La fête de la Toussaint est inséparable de la commémoration des défunts.

En 799/800, le concile de Riesbach (Bavière) crée une fête nouvelle, la Toussaint, aux calendes de novembre (l’idée vient d’Alcuin, abbé à Tours, mais originaire d’Angleterre ; d’ailleurs, Tours sera le seul lieu de France où la Toussaint sera fêtée). En Angleterre, la fête de tous les saints est célébrée le 1er novembre. La coutume de fêter tous les saints se répand en Occident, mais chaque Église le fait à une date différente (13 mai à Rome).

Ce n’est qu’en 835 que la fête de la Toussaint est transférée au 1er novembre, par Grégoire IV. A l’occasion de la venue en France de ce pape en 837, la fête est instituée sur tout le territoire de l’Empire carolingien par Louis Ier le Pieux, 3e fils de Charlemagne et empereur d’Occident (toutefois, la Toussaint ne sera adoptée à Angers qu’en 1314).

En 1563, le concile de Trente décrète : « Les saints qui règnent avec Jésus-Christ offrent à Dieu des prières pour les humains. C’est une chose bonne et utile de les invoquer et supplier humblement, pour obtenir des grâces et des faveurs de Dieu, par son fils Jésus-Christ, qui est notre seul rédempteur et notre sauveur. » (De invocatione, veneratione et reliquiis sanctorum et de sacris imaginibus, XXVe session)

Le 22 janvier 1588, par la constitution Immensa Aeterni Dei, Sixte Quint crée la congrégation des Rites, à laquelle il confie, entre autres, le soin de traiter des causes des saints, avec les deux étapes désormais obligatoires : la béatification consacrant un culte limité à un lieu ou à un ordre, et la canonisation consacrant un culte universel. »

Site à consulter

liturgie catholique Toussaint

compihistoire vie des saints