Migrants : un avertissement venu d’Egypte

lundi 10 septembre 2018
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Migrants : un avertissement venu d’Egypte : respecter tous les droits et règles des pays d’accueil : « si je devais chercher refuge et demander de l’aide un jour dans un autre pays, je trouverais un devoir absolu d’obéir à la lettre aux lois de ce pays, et que sinon je sois expulsable par n’importe quel moyen »



« Le Secrétaire Général de la Ligue Arabe, Ahmed Aboul Gheit, de nationalité égyptienne, est un diplomate vétéran qui a participé aux Accords de Camp David de 1978, a représenté l’Egypte à l’ONU de 1999 à 2004, date à laquelle il devint le Ministre des Affaires Etrangères d’Hosni Moubarak, jusqu’à la chute de ce dernier en 2011. S’étant retiré pour rédiger ses mémoires, il fut élu à la tête de la Ligue Arabe en juillet 2016 où il succéda à son compatriote Nabi el-Arabi dans un échange de poste (el-Arabi prenant le ministère des Affaires Etrangères).

Le 9 juillet, il était interviewé par la journaliste chinoise Tian Wei sur la chaîne d’état chinoise CGTN, l’ancienne CCTV-News, et fut abordé la question du non-accueil des migrants par les riches pétromonarchies du Golfe. Voici quel fut la teneur de l’entretien.

TW : Pourquoi ces migrants ne vont-ils pas chez vous ?

AAG : Parce que nous ne sommes pas une destination pour les migrants. Mais nous sommes ouverts.

TW : Alors expliquez-nous, je vous prie, pourquoi ils ne veulent pas aller dans vos pays, tous ces migrants et réfugiés ?

AAG : C’est très simple : nous ne faisons pas d’exceptions avec ces gens. Lorsqu’ils franchissent nos frontières et demandent l’asile, la prochaine étape est qu’ils signent un document qui les oblige à respecter tous les droits et règles de nos pays, et qui précise qu’en cas de violation de cet accord, ils seront condamnés, avec une procédure accélérée, aux mêmes peines que la population locale (ce qui peut aller dans les cas graves jusqu’à la peine capitale) et seront renvoyés dans leur pays de provenance aussitôt leur peine terminée.

Nous leur faisons signer également un accord stipulant que l’aide financière qu’ils touchent pour leur intégration dans nos pays doit être intégralement remboursée dans les deux ans, faute de quoi nous saisissons tous leurs biens et ils seront expulsés définitivement de nos pays.

Si quelqu’un ne sait pas lire et écrire, il apposera au document son empreinte digitale. Il n’y a aucune excuse du genre : « je ne connaissais pas la culture locale », ce qui serait d’ailleurs peu crédible dans le cas des personnes arabes, et ce genre d’excuse n’est pas pris en compte.

Tous ces arguments que je viens vous citer sont arrivés aux oreilles de chaque migrant, c’est pourquoi ils ne veulent pas demander d’asile dans les pays arabes.
Ne trouvez-vous pas radicale cette façon de procéder avec eux, M. Gheit ? L’Europe occidentale est bien plus souple avec eux !

AAG : Absolument pas ! Parce que si je devais chercher refuge et demander de l’aide un jour dans un autre pays, je trouverais un devoir absolu d’obéir à la lettre aux lois de ce pays, et que sinon je sois expulsable par n’importe quel moyen. L’Europe de l’Ouest finira par se réveiller et regarder la situation telle qu’elle est. Il faudrait que les dirigeants de l’Europe de l’Ouest soient envoyés à Doha au Qatar ou encore en Arabie saoudite pour demander l’asile dans ces pays pour qu’ils expérimentent « sur leur propre peau » ce que je viens de dire. Là, ils se réveilleraient ! »

Source :

Zoom — par Hristo Xiep — 7 septembre 2018

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