Demande de prières et de jeûne afin d’implorer Dieu pour que l’erreur et l’hérésie ne pervertissent pas la prochaine assemblée extraordinaire du synode des évêques sur l’Amazonie
« [Présentation de L’Homme Nouveau : Du 6 au 27 octobre, se déroulera le synode des évêques sur l’Amazonie. La publication de l’Instrumentum Laboris, le document préparatoire de ce synode, a suscité des craintes et des réactions chez plusieurs théologiens, clercs et fidèles laïcs. Ce texte avait déjà fait l’objet de vivre critiques par le cardinal Müller et le cardinal Brandmüller. Le cardinal Burke (déjà auteur d’une lettre à destination des cardinaux et pointant du doigt les erreurs de l’Instrumentum Laboris) et Mgr Schneider ont choisi de présenter à l’ensemble des fidèles catholiques, six sujets gravement problématiques ressortant du texte préparatoire. Ils invitent à « une croisade de prière et de jeûne afin d’implorer Dieu pour que l’erreur et l’hérésie ne pervertissent pas la prochaine assemblée extraordinaire du synode des évêques sur l’Amazonie ». Voici une traduction de leur lettre ouverte.]
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Divers prélats et commentateurs fidèles laïcs, ainsi que des institutions laïques, ont mis en garde sur le fait que les auteurs de l’Instrumentum Laboris, publié par le secrétariat du Synode de Évêques pour servir de base pour la discussion durant la prochaine assemblée extraordinaire sur l’Amazonie, ont inséré de graves erreurs théologiques et des hérésies dans le document.
Nous invitons le clergé catholique et les fidèles à participer à une croisade de prière et de jeûne afin d’implorer Notre Seigneur et Sauveur, par l’intercession de la Sainte Vierge sa Mère, pour les intentions suivantes :
• Que les erreurs théologiques et les hérésies insérées dans l’Instrumentum Laboris ne soient pas approuvées durant l’assemblée synodale.
• Qu’en particulier le Pape François, dans l’exercice de son ministère pétrinien, puisse confirmer ses frères dans la foi par un rejet sans ambiguïté des erreurs de l‘Instrumentum Laboris, et qu’il ne consente pas à l’abolition du célibat sacerdotal dans l’Église latine en introduisant la pratique de l’ordination d’hommes mariés, les dits « viri probati », pour le sacerdoce sacré.
Nous proposons une croisade de quarante jours de prière et de jeûne à commencer le 17 septembre et à terminer le 26 octobre 2019, le jour précédant la conclusion de l’assemblée extraordinaire du Synode des Évêques sur l’Amazonie. Quiconque serait informé de la croisade après la date officielle de son commencement, pourrait bien sûr s’y joindre à n’importe quel moment.
Durant les quarante jours de la croisade de prière et de jeûne, nous invitons à prier au moins une dizaine du Saint Rosaire et à jeûner une fois par semaine pour les intentions mentionnées plus haut. Selon la tradition de l’Église, jeûner consiste à manger un seul repas complet dans la journée et, en addition, il est possible d’y ajouter deux petites collations. Jeûner au pain et à l’eau est également recommandé pour ceux qui sont capables de faire ainsi.
Il est de notre devoir de faire prendre conscience aux fidèles de quelques-unes des erreurs répandues dans l’Instrumentum Laboris. En guise d’introduction, il faut observer que le document est long et qu’il est marqué par un langage qui n’est pas clair dans sa compréhension, tout spécialement ce qui concerne le dépôt de la foi (depositum fidei). [ ]
Les erreurs théologiques et les hérésies, implicites et explicites, dans l’Instrumentum Laboris de l’imminente assemblée extraordinaire du Synode des Évêques sur l’Amazonie, sont une manifestation alarmante de la confusion, de l’erreur et de la division qui affectent l’Église d’aujourd’hui. Personne ne peut s’excuser de ne pas être informé de la gravité et de la situation, et de ne pas prendre les mesures appropriées par amour pour le Christ et pour sa vie avec nous dans l’Église. Par-dessus tout, tous les membres du Corps mystique du Christ, en présence d’une telle menace contre son intégrité, doivent prier et jeûner pour le bien éternel de ses membres qui risquent d’être scandalisés, c’est-à-dire induits dans la confusion, dans l’erreur, dans la division par ce texte pour le Synode des Évêques. De plus, chaque catholique, comme un vrai soldat du Christ, est appelé à protéger et à promouvoir les vérités de la foi et la discipline par lesquelles ces vérités sont honorées dans la pratique, de peur que la solennelle assemblée des évêques au Synode ne trahisse la mission du Synode qui est « d’aider de ses conseils le Pontife Romain pour le maintien et le progrès de la foi et des mœurs, pour conserver et affermir la discipline ecclésiastique (…) » (Droit Canon, n° 342).
Le 13 octobre 2019, lors de la tenue de l’assemblée extraordinaire du Synode des Évêques sur l’Amazonie, aura lieu la canonisation du bienheureux cardinal John Henry Newman. Puissent le Saint Père et tous les membres de l’assemblée extraordinaire du Synode des Evêques sur l’Amazonie, entendent et acceptent l’enseignement lumineux de ce nouveau saint de l’Eglise, par lequel il prévient contre des erreurs théologiques semblables à celles mentionnées plus haut dans l’Instrumentum Laboris :
« Les crédos privés, les religions capricieuses peuvent être très voyants et s’imposer à beaucoup de nos jours ; les religions nationales peuvent s’étaler sur une grande échelle de façon inerte, et occuper le terrain pendant des siècles, et distraire l’attention ou semer la confusion dans le jugement des savants ; mais, à la longue, il apparaîtra que, ou bien la Religion catholique est en vérité et vraiment la préfiguration du monde invisible dans celui-ci, ou bien qu’il n’y a rien de positif, rien de dogmatique, rien de réel dans nos idées sur d’où nous venons et où nous allons. » (Discourses to Mixed Congregations, XIII)
« Jamais la Sainte Église n’a eu autant besoin de champions contre [l’esprit de libéralisme dans la religion] qu’actuellement, alors que, hélas, c’est une erreur se répandant comme un piège sur le monde entier ; […] Le libéralisme dans la religion est la doctrine qui affirme qu’il n’existe aucune vérité positive dans la religion, et que toutes les croyances se valent, position dont l’enseignement prend substance et force de jour en jour actuellement. C’est inconsistant avec la reconnaissance de n’importe quelle religion comme vraie. Il enseigne que toutes doivent être tolérées, car toutes sont des questions d’opinions. La religion révélée n’est pas une vérité, mais un sentiment et un goût ; pas un fait objectif ; pas un fait miraculeux : et donc c’est le droit de chaque individu de lui faire dire ce qui lui plaît le plus. La dévotion n’est pas nécessairement fondée sur la foi. Les hommes peuvent fréquenter les Églises protestantes ou l’Église catholique, peuvent recevoir de la nourriture des deux et n’appartenir à aucune. Ils peuvent fraterniser ensemble dans des pensées spirituelles et des sentiments, sans avoir de doctrines communes et éprouver la nécessité d’en posséder. » (Biglietto Speech, 12 mai 1879)
Que Dieu, par l’intercession de tant de vrais missionnaires catholiques qui évangélisèrent les peuples indigènes des Amériques, parmi lesquels sont saint Turibius de Mongrovejo et saint José de Anchieta, et par l’intercession des saints que les peuples indigènes ont donnés à l’Église, parmi lesquels sont saint Juan Diego et sainte Catherine Tekakwitha, et tout spécialement par l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, Reine du Saint Rosaire, qui vainc toute hérésie, accorde que les membres de la prochaine assemblée du Synode des Évêques sur l’Amazonie et le Saint Père soient protégés du danger d’approuver des erreurs doctrinales et des ambiguïtés, et de miner la règle apostolique du célibat sacerdotal. »
Cardinal Raymond L. Burke – Mgr Athanasius Schneider
12 septembre 2019. Fête du Très saint Nom de Marie
Sites sources :
l’homme nouveau