Saint Yves Hélory, prêtre (1250-1303), patron des juristes et de la Bretagne
« Yves est né en Bretagne, au manoir de Kermartin près de Tréguier, en 1250, d’une famille de petite noblesse. Dans les instructions que lui donnaient sa mère, elle lui répétait souvent qu’il devait vivre de façon qu’il pût devenir un saint. "C’est bien le but où je tends", répondait-il.
Le jeune Yves fut envoyé à Paris, vers 14 ans, pour étudier la philosophie et la théologie : il recevra des enseignements de Thomas d’Aquin. Finalement, c’est le droit qui l’attira. Il étudiera à la faculté d’Orléans le droit laïc et ecclésiastique.
Cette pensée, je dois devenir un saint, le portait puissamment à la vertu, et l’éloignait de tout ce qui avait l’apparence du mal. Son temps était partagé entre l’étude et la prière. Dans ses heures de récréation, il visitait les hôpitaux, servait les malades avec charité, et les consolait dans leurs peines.
Puis Yves retourna en Bretagne où il fut nommé juge ecclésiastique à Rennes en 1280. On lui proposa plusieurs partis avantageux, qu’il refusa parce qu’il avait fait voeu de virginité, et que son intention était d’entrer dans l’état ecclésiastique. L’évêque de Tréguier l’appela auprès de lui et le décida à devenir prêtre en 1283. Il se prépara au sacerdoce par une vie toute remplie de bonnes oeuvres, et surtout par une inviolable pureté d’âme et de corps. Il fut nommé curé de Trédrez en 1285, puis de Louannec, de 1292 à 1298. Dans toutes ces places successivement, il fut constamment la ressource de tous les malheureux, et mérita, par le soin qu’il prenait de la veuve et de l’orphelin, le titre gloreux d’avocat des pauvres.
Entre temps, Yves a mené une vie exemplaire. De nombreux témoins de son procès en béatification parleront d’un chrétien et d’un juge doux, équitable, attentif et compatissant aux sort des pauvres et plaidant leur cause. Mais en 1291, Yves ressortit transformé d’une visite au mouroir de l’hôpital de Tréguier qui le décida à devenir un pauvre parmi les plus pauvres.
Il se retira dans son manoir familial de Kermartin où il vécut dans la misère et accueillit les indigents, devenant leur avocat. Restant aussi prêtre et évangélisateur, il traversa la Bretagne à pied pour prêcher et apporter la Bonne nouvelle contre vents et marées.
Yves Hélory mourut dans son manoir familial à Kermartin le 19 mai 1303, épuisé par le travail et la pénitence. Sa dépouille mortelle fut alors portée à la Cathédrale de Tréguier en un long cortège empruntant l’itinéraire dont les processions actuelles perpétuent le souvenir. Son corps sera transféré à la cathédrale de Tréguier. Et son tombeau devint un lieu de pèlerinage.
Il fut canonisé en 1347, devenant ainsi le second saint breton et sans doute le premier prêtre diocésain élevé à ce rang. "En ce temps où le monde vieillissant accélère son déclin vers le dernier des soirs, a surgi de l’extrémité de l’Occident, de la Bretagne, une étoile matinale qui ne s’éteindra pas" : c’est en ces termes d’un beau lyrisme que le Pape Clément VI proclama la sainteté d’Yves Hélory, ce 19 mai 1347.
Yves est le saint patron des avocats, des avoués, des assureurs et des notaires, ainsi que de la Bretagne.
Une procession réunissant plus de 5.000 personnes pour le traditionnel "Pardon de Saint-Yves" dans les rues de Tréguier, prit le dimanche 16 mai 2010 la forme d’un vibrant hommage au saint-patron des Bretons et à tous les chrétiens qui de par le monde ne peuvent vivre librement leur foi. Pour qu’enfin, justice leur soit rendue. Cette justice si chère au coeur de saint Yves. "Un grand événement marquant le Trégor et la Bretagne tout entière", déclara Mgr Fruchaud, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier. »
PRATIQUE. A l’exemple de saint Yves, dites : Je veux devenir un saint.
Sources : (1) Vie des Saints pour tous les jours de l’année avec une pratique de piété pour chaque jour et des instructions sur les fêtes mobiles, Alfred Mame et Fils éditeurs, Tours 1867, p. 143 ; (2) ; (3) ; (4) ; (5) ; (6) Le Petit Livre des Saints, Éditions du Chêne, tome 1, 2011, p. 186.
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