Actes criminels : Les frontières n’ont pas disparu, elles se sont déplacées
« Philippe de Villiers revient sur ce sujet et développe le lien entre l’immigration et le terrorisme mais aussi avec la violence et l’insécurité. Les traité européens en sont responsables et notamment celui de Schengen. Explications :
“(…) Jacques Chirac et Édouard Balladur, du haut de leur sagesse, proclamaient qu’il fallait soutenir l’abolition des frontières. La classe politique dans son ensemble, imprégnée de l’idéologie de l’ouverture, pensait que la disparition des protections pour les hommes et les marchandises serait un progrès en termes de prospérité et de civilisation. Je me suis senti très vite bien seul et la presse m’a désigné comme un lépreux à crécelle sanitairement dangereux… En effet, j’osais arguer qu’avec Schengen, on courait à la catastrophe : « Lorsqu’on fait des trous dans une casserole, cela s’appelle une passoire. ». Il y avait [seulement] Jean-Marie Le Pen et moi-même [sur cette position] (…)
Pour résumer, le traité de Schengen n’a fait qu’appliquer aux frontières l’idéologie de Maastricht et de l’OMC. D’abord, il y a Maastricht qui fusionne les nations, puis l’OMC qui fait sauter toutes les douanes et la préférence communautaire. Enfin Schengen, qui fait sauter la frontière et inaugure l’ère du multi-déculturé (…)
Le discours officiel de l’époque me fait penser au discours d’aujourd’hui sur l’euthanasie. On promet de renforcer les soins palliatifs tout en mettant en avant « l’aide active à mourir ». Les soignants donneraient, de la main droite, des soins et, de la main gauche, des seringues. C’est à y perdre son serment d’Hippocrate. Concernant Schengen, le discours lénifiant est, là encore, un oxymore : on va renforcer les frontières extérieures et abolir les frontières intérieures. Seuls les gogos ont cru au renforcement des frontières extérieures. Les européistes n’y ont jamais cru car ils voulaient un marché planétaire de masse, débarrassé de toutes les barrières pour la marchandisation du monde. Les mêmes ne voulaient pas des racines chrétiennes dans la Constitution européenne. Il n’y a jamais eu le moindre geste pour renforcer les frontières extérieures (…)
Le drame d’Annecy est double. C’est le drame du droit d’asile dévoyé et celui de Schengen. Quand vous avez 160.000 demandes, cela veut dire que le droit d’asile est devenu une filière d’immigration comme une autre, aux mains des passeurs esclavagistes. À l’époque de Soljenitsyne, lorsque je l’ai reçu [en Vendée, en septembre 1993, NDLR], le droit d’asile s’appliquait à un homme persécuté pour son œuvre et pour ses opinions. De nos jours, le droit d’asile ne veut plus rien dire. On offre un abri à des criminels en puissance.
De plus – et c’est le drame de Schengen -, si vous avez des frontières extérieures communes et sans frontières intérieures, vous êtes condamné à avoir un super-État avec une législation commune sur le moindre détail de la vie quotidienne. Prenons l’exemple des stupéfiants. Les législations sont différentes en Europe. La drogue arrive dans les grands ports par containers. Si le port de Rotterdam n’est pas contrôlé, on récolte chez nous les fruits de cette absence de contrôle. Ceux qui ont imaginé Schengen savaient que, dans l’histoire des hommes et des nations, quand la frontière intérieure saute, la souveraineté et la nation sont abolies.
Ceux qui ont soutenu Schengen devraient quitter la vie politique car ils savaient et ils ont du sang sur les mains. Ils nous ont fait croire qu’avec la fin des frontières intérieures, l’Europe serait un levier d’Archimède pour notre sécurité (…) La frontière a disparu ? Non, elle est partout. Aujourd’hui, on nous déshabille dans les aéroports, on installe des grilles aux entrées des quartiers cossus de la bourgeoisie mondialisée qui se moque des frontières en dégustant ses sushis au balcon (…)
Nous voyons le monde s’effondrer et la France rouler à l’abîme. À Annecy, on tue au couteau, à Marseille, à la kalachnikov. D’où proviennent les kalachnikov ? Elles transitent, par la Bulgarie, depuis des trafics d’Ukraine, le ministre de l’Intérieur le sait bien (…) Les points de deal sont les nouvelles frontières. Celles-là semblent intouchables. La frontière n’a pas disparu, elle s’est déplacée (…) »
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