« Accueillir des réfugiés, oui, mais des réfugiés chrétiens parce qu’ils ne mettent pas en danger la sécurité d’autrui et parce que la France a un engagement historique multiséculaire à protéger les chrétiens d’Orient »
Après Roanne, la commune de Charvieu-Chavagneux (Isère) s’est dite prête hier soir à accueillir des réfugiés, mais « à la condition expresse que ce soit une famille chrétienne », car les chrétiens « ne procèdent pas à la décapitation de leur patron », selon une délibération.
D’après ce texte, approuvé à l’unanimité par le conseil municipal, la mairie divers droite affirme vouloir « pallier la politique étrangère irresponsable de l’Etat en accueillant une famille de réfugiés, à la condition expresse que ce soit une famille chrétienne ».
Alors que la France s’est déclarée prête à accueillir 24.000 réfugiés dans les deux années à venir, deux autres maires de droite ont déjà déclaré qu’ils ne souhaitaient accueillir que des réfugiés chrétiens. Le premier ministre Manuel Valls leur a répliqué sèchement mardi soir : « On ne trie pas en fonction de la religion. Le droit d’asile, c’est un droit universel ».
La commune de Charvieu-Chavagneux explique ce choix en affirmant « que les chrétiens ne mettent pas en danger la sécurité d’autrui ; qu’ils n’attaquent pas les trains armés de kalachnikov, qu’ils n’abattent pas des journalistes réunis au sein de leur rédaction et qu’ils ne procèdent pas à la décapitation de leur patron comme nous l’avons vu à quelques kilomètres de notre commune ».
Ville de 8.250 habitants, Charvieu-Chavagneux est en effet située à 16 km de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), où Yassin Salhi a tenté de faire exploser une usine après avoir décapité son employeur le 26 juin.
Dans sa délibération, la commune cite l’appel du Pape François à accueillir des réfugiés mais aussi une promesse de Saint-Louis, en 1250, de protéger les chrétiens d’Orient : « Cette promesse a traversé les siècles, faisant de la France une fidèle protectrice des chrétiens d’Orient », estime la commune. Son maire Gérard Dézempte, réélu en mars 2014 sous l’étiquette divers droite (après RPR et UMP), est en place depuis 1983. Il est aussi conseiller départemental, réélu en mars 2015 sous l’étiquette d’union de la droite face au FN qui fait de gros scores sur la commune et dans le canton.