La monarchie française, reposoir de la sainte Couronne d’épines

lundi 19 janvier 2015
par  Jean-François
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LA MONARCHIE FRANCAISE
REPOSOIR DE LA COURONNE D’EPINES




Le roi de France Louis IX, dans son parcours vers la sainteté, fit tout ce qui était en son pouvoir pour sauver les saintes Reliques de la Passion de Jésus-Christ et tout particulièrement la plus précieuse d’entre elles, la Couronne d’épines. Celle-ci, mise en gage par l’empereur latin de Constantinople, financièrement en difficulté, auprès d’un riche patricien de Venise, put en effet être rachetée par Louis IX et ramenée solennellement en France.

Une cérémonie exceptionnelle eut ainsi lieu à Sens, le 11 août 1239. Le saint Roi Louis, pieds-nus, porta la sainte Relique sur ses épaules, aidé de son frère Robert. Transportée ensuite par bateau jusqu’à Paris, la Relique fut conduite jusqu’en la cathédrale Notre-Dame où elle fut installée, avant d’être déposée provisoirement en l’abbaye de Saint-Denis.

Le saint Roi avait en effet pour but de bâtir à Paris un écrin digne d’accueillir la très sainte relique, ce qu’il fit avec la construction de la Sainte Chapelle, en l’île de la Cité. Fondée en janvier 1246, la Sainte Chapelle, alors qualifiée de « sacrée », est destinée à abriter les reliques de la Passion, notamment la « sacro-sainte » Couronne d’épines, les saintes reliques de la Croix. La chapelle haute, dédiée à la Sainte Couronne et à la sainte Croix, est consacrée en avril 1248 par le légat du pape, Eudes de Châteauroux, et la chapelle basse, dédiée à la Vierge Marie, est consacrée par l’archevêque de Bourges.

La Chapelle haute est ceinte de vitraux admirables, en une féérie de lumière, représentant l’histoire du peuple de Dieu, depuis la Création, jusqu’à son arrivée en Terre sainte, l’institution de la Royauté d’Israël, jusqu’à la réception des saintes reliques par le roi Louis IX, établissant ainsi une filiation entre les rois de l’Ancien Testament et la royauté française, héritière et dépositaire de la vraie foi.

La sainte Chapelle, ainsi dotée de ces saintes reliques de la Passion de Notre-Seigneur, est alors, par vocation, destinée à la célébration perpétuelle de la louange divine, des offices divins, assurés par des chapelains nommés par le roi, aux termes mêmes de la fondation de 1246. Une maîtrise d’enfants, conduite par un maître de musique, est dans la foulée, instituée à la fin de ce XIIIe siècle.

C’est ainsi que, jusqu’à la révolution, la Sainte Chapelle fut un lieu de célébrations, de chants, de prières et d’adoration du Dieu incarné, vivant et vrai. Après la mort du roi Louis IX, canonisé dès 1297, on y chanta aussi la gloire céleste du saint roi.


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