« Transposer nos valeurs à un système qui lui est, par nature, étranger est à la fois une forme subtile et perverse de néocolonialisme et une erreur criminelle
On est puni par où l’on a péché. »
Sagesse XI, 16
« Par un été aussi caniculaire que le nôtre il y a tout juste cinquante-quatre ans c’est déjà l’Islam, indirectement, qui faisait la une de l’actualité estivale avec l’indépendance de l’Algérie le 3 juillet 1962. Épilogue sanglant d’une guerre qui fit en quelques mois plus de victimes que n’en avaient causées les huit années précédentes.
Aussitôt se mettait en place, avec la complicité passive des autorités gaullistes, un processus d’épuration ethnique et religieuse initié par les massacres d’Oran du 5 juillet qui firent plus de 2 000 victimes européennes civiles, l’armée française restant l’arme aux pieds pendant les massacres. S’ensuivit l’exil en métropole d’un million de pieds-noirs et le retour au compte-goutte des supplétifs musulmans qui avaient servi dans l’armée française. En effet les ordres, formalisés par des directives officielles, étaient formels : désarmer les harkis, les abandonner à leur sort et surtout ne pas les rapatrier en métropole. 100 000 harkis et leurs familles furent massacrés dans des conditions de cruauté indicibles (émasculés, énucléés, ébouillantés, éviscérés, égorgés, etc.) pendant que 40 000 parvenaient à rejoindre la métropole grâce à des réseaux organisés par leurs officiers.
La prédiction de 1917 du père de Foucauld à René Bazin se réalisait : Ma pensée est que si, petit à petit, doucement, les musulmans de notre empire colonial du nord de l’Afrique ne se convertissent pas, il se produira un mouvement nationaliste analogue à celui de la Turquie (…) Si nous n’avons pas su faire des Français de ces peuples, ils nous chasseront. Le seul moyen qu’ils deviennent Français est qu’ils deviennent chrétiens. Dès la conquête de 1830 l’Église catholique avait été en butte à l’hostilité des pouvoirs publics qui craignaient que toute forme de prosélytisme en Algérie ne déclenche de nouvelles révoltes. Il n’y eut donc pas, pendant cent cinquante ans, d’action organisée d’apostolat des musulmans et, en conséquence, très peu de conversions.
En 1962 l’Église de France ne mit aucun empressement à accueillir les pieds-noirs, à l’exception notable de Mgr Rodhain, fondateur du Secours Catholique. Elle se refusa, ensuite, à toute action organisée d’évangélisation des harkis. Mgr Duval, archevêque d’Alger, resté en Algérie après l’indépendance et devenu citoyen algérien en 1965 reçut la même année, du pape Paul VI, le chapeau de cardinal.
Quant au peuple français par le vote massif (91% de oui, 9% de non), réservé aux métropolitains, du 1 juillet il avait donné quitus au gouvernement pour mettre en œuvre les accords d’Évian et procéder à l’abandon de l’Algérie. L’aura du général De Gaulle avait, seule, permis cette issue tragique, après une victoire militaire française sur le terrain aujourd’hui largement reconnue. Déchargée du poids financier (plan de Constantine) et militaire (service militaire de dix-huit voire vingt-huit mois) de l’Algérie la France allait pouvoir, enfin, s’adonner aux délices de la société de consommation ...
Dés le 2 juillet le maréchal Juin, originaire de Bône, département de Constantine s’insurgeait et prophétisait : Que les Français en grande majorité aient par référendum, confirmé, approuvé l’abandon de l’Algérie (…) qu’ils aient ainsi été complices du pillage, de la ruine, du massacre des Français d’Algérie, de leurs familles, de nos frères musulmans, de nos anciens soldats qui avaient une confiance totale en nous et ont été torturés, égorgés dans des circonstances abominables sans que rien n’ait été fait pour les protéger cela je ne le pardonnerai jamais à mes compatriotes. La France est en état de péché mortel. Elle connaîtra un jour le châtiment.
Sans doute ce jour est-il venu !
Le père Barrielle, des Coopérateurs Paroissiaux du Christ-Roi, et prédicateur émérite des Exercices Spirituels de saint Ignace rappelait régulièrement à ses retraitants : Il n’y a pas de saint ballot. Quand on apprend que le terrain sur lequel a été bâtie la mosquée jouxtant l’église dans laquelle a été égorgé le père Hamel avait été offert gracieusement à la communauté musulmane par la paroisse, l’incrédulité le dispute à l’abattement.
Les déclarations du pape François ne sont guère de nature à remonter le moral du fidèle catholique un peu abattu par les révélations précédentes. Je n’aime pas parler de violence islamique parce qu’en feuilletant les journaux je ne vois tous les jours que des violences même en Italie : celui-là qui tue sa fiancée, tel autre qui tue sa belle-mère, et un autre…et ce sont des catholiques baptisés, hein ! Ce sont des catholiques violents. Si je parle de violence islamique je dois parler de violence catholique. Non, les musulmans ne sont pas tous violents, les catholiques ne sont pas tous violents. Un enfant du catéchisme sait, ou savait, que celui qui tue sa fiancée ou sa belle-mère est en contradiction radicale avec l’exemple de la vie du Christ et l’enseignement de l’Église. La vie de Mahomet et le Coran sont en revanche emplis de meurtres et de massacres.
Que le pape François n’ait ramené de son séjour à Lesbos en avril 2016 que des familles de réfugiés musulmans alimente une incontestable confusion.
Sans doute allons-nous vers des jours bien difficiles par refus de regarder la réalité en face. Transposer nos valeurs à un système qui lui est, par nature, étranger est à la fois une forme subtile et perverse de néocolonialisme et une erreur criminelle. Si l’Église a cessé depuis cinquante ans de proclamer qu’elle est la seule arche du salut on ne sache pas que l’Islam se soit livré à un tel aggiornamento. Il reste nostalgique d’Al Andalus et de la conquête de Byzance en 1453. Il n’y a que Manuel Valls et Florian Philippot à croire que la France est attaquée parce qu’elle serait la Patrie des droits de l’Homme et de la laïcité. Dans tous leurs communiqués les islamistes désignent la France comme le pays des croisés. Ils nous interrogent ainsi sur ce que nous sommes. De la qualité de notre réponse dépend notre capacité à résister à une offensive démographique, militaire, religieuse et culturelle dont la guerre d’Algérie n’était qu’une étape. »
Jean-Pierre Maugendre.
Renaissance catholique