La vraie France, c’est la France fille aînée de l’Eglise, protectrice des minorités, soucieuse du bien de ses enfants, notamment des plus fragiles
« Entretien exclusif de Vexilla Galliae avec Jean-Frédéric Poisson, député des Yvelines, président du PCD, candidat à la primaire de la droite
Vexilla Galliae : Le mariage homosexuel, l’avortement, l’absence de Dieu. Est-ce un combat de tous les jours, et changerez-vous les lois si vous êtes élu ?
Jean-Frédéric Poisson :Le combat pour la dignité de la personne est au cœur de mon engagement politique depuis toujours. Sur les questions du mariage homosexuel, de l’avortement, comme sur beaucoup d’autres, je ne crois pas qu’il soit encore nécessaire de démontrer ma constance et ma détermination. Je suis un farouche opposant à la loi dite " mariage pour tous " et si je suis élu, je l’abrogerai. La loi n’a pas le droit de priver un enfant de l’accès à ses deux parents de sexe différent. Par ailleurs, je me battrai pour faire de la baisse du nombre d’avortements un objectif de santé public, et pour que les femmes soient mieux informées des alternatives à l’IVG. Quant à l’absence de Dieu que vous évoquez, je la constate dans ses conséquences : c’est la religion chrétienne que nous avons voulu bannir de la société, s’en est suivie une désacralisation de la personne humaine. Ce dont nous parlons, ce ne sont que des conséquences.
VG. : Vous êtes le seul à défendre les chrétiens en France et dans le monde, comment réagissez-vous face à ce désastre ?
J-F. P. : Voilà un renoncement de plus qui assombrit l’image de la France dans le coeur des français, comme celui des étrangers. Historiquement, la France a toujours assumé le rôle de protectrice des minorités. Mais depuis que la France a abandonné sa propre doctrine de relations internationales pour se mettre au service des intérêts américains, nous avons renoncé à ce rôle qui faisait notre honneur et donnait à la France un rayonnement considérable dans le monde. Au cours des nombreux déplacements que j’ai effectués récemment en Afrique ou au Proche-Orient, j’ai constaté partout où je suis allé une grande attente envers la France. Nous devons nous donner les moyens diplomatiques et militaires de retrouver notre rôle de protection des minorités, particulièrement des chrétiens d’Orient.
VG. : En tant que candidat déclaré à la primaire, qu’attendez-vous de vos futurs électeurs ? Parlez-vous le même langage ?
J-F. P. : J’attends d’eux qu’ils me donnent l’assise nécessaire pour tordre le bras des autres candidats et leur rappeler ce que devrait être la droite. Il faut que la droite change du tout au tout son prisme de lecture et qu’elle assume son rôle conservateur. C’est ce que veulent les électeurs de droite. Je pense que quand je parle de protection de la vie et de la famille, de transmission de notre culture et de notre histoire, de lutte contre le communautarisme et le fondamentalisme religieux, de restauration d’une France pacifiée, forte, souveraine, je parle le même langage que de nombreux français !
VG. : Que proposez-vous de fort par rapport aux autres candidats ?
J-F. P. : Contrairement aux autres candidats, je ne propose pas un catalogue de mesures mais un projet global de redressement de la France : rétablir l’autorité de l’Etat et sa capacité de protection et reconstituer le peuple en tant que Nation. Je suis le seul candidat non libéral, et je crois que les Français attendent autre chose qu’une consommation heureuse dans une société sécurisée. Il est urgent de proposer un autre projet politique, un autre horizon social. Le moment est venu d’être à nouveau fier de notre pays et donc de réaffirmer notre identité collective.
C’est la raison pour laquelle je pense qu’il faut inscrire les racines chrétiennes de la France dans la Constitution. C’est un moyen d’affirmer qui nous sommes et de s’opposer à une société multiculturelle. Je propose aussi l’instauration d’un service national universel qui permettrait aux jeunes d’arriver de plein pied dans la vie adulte, d’intégrer la primauté du collectif sur l’individuel et surtout le goût du service.
Par ailleurs, nous devons retrouver le contrôle de nos frontières et mettre fin à l’immigration non choisie, mais aussi de faire du droit du sang le vecteur prioritaire d’accession à la nationalité française.
La situation de notre pays exige que nous redonnions à tous des raisons d’aimer la France. Je propose donc l’abrogation des lois mémorielles Gayssot et Taubira qui imposent une version "officielle" et culpabilisante de notre histoire en plus de confier au pouvoir législatif un rôle qui n’est pas de son ressort, mais de celui des historiens. De la même manière, il est indispensable de supprimer le Ministère de la culture qui ne sert qu’à imposer une culture officielle à grands coups de subventions.
D’autre part, comme je l’ai déjà dit, je suis le seul candidat à la primaire qui demande l’abrogation pure et simple de la loi dite "Mariage pour tous" et qui refuse de voir dans l’avortement un droit fondamental.
Enfin, la France doit retrouver sa souveraineté, c’est pourquoi il faut modifier la Constitution pour rendre nos tribunaux indépendants de la Cour européenne des droits de l’homme, mais aussi dénoncer les traités européens depuis Maastricht. Il est indispensable que nous recentrions l’Union européenne sur ses vraies missions et qu’elle cesse de se préoccuper du nombre de champignons par centimètre cube de roquefort. Cette réorientation de l’Union européenne peut se faire si l’on crée un conseil confédéral réunissant les 6 plus grandes nations membres, capable d’impulser une dynamique intelligente à l’Union européenne.
VG. : Que représente encore Louis XVI aujourd’hui ?
J-F. P. : La France est un pays profondément monarchiste - ça peut plaire ou déplaire, mais c’est un fait. L’héritage de cette tradition pèse de façon considérable dans nos institutions et notre façon de concevoir la politique. Voilà 223 ans que l’on cherche à panser la plaie que nous avons ouverte en 1793. Les conséquences de cet assassinat politique sont encore visibles aujourd’hui en termes de cohésion sociale comme de rapport à l’autorité. Il y a dans la conscience collective française un trouble latent, le besoin de trouver un véritable chef, dont l’origine est la décapitation de Louis XVI.
VG. : La vraie France, c’est quoi pour vous ?
J-F. P. : La France n’est pas ce que l’on essaye de nous faire croire. Elle n’est pas un pays de colonisateurs, de traîtres, d’esclavagistes, de fainéants etc. Elle n’est pas la France telle qu’elle est racontée dans les écoles depuis quarante ans. Je crois qu’il est nécessaire de rétablir un vrai enseignement de l’histoire de France à l’école, qui parle de notre pays en vérité. La vraie France, c’est la France et ses victoires, la France et ses grandes figures historiques, littéraires, scientifiques...
La France doit redevenir fière d’elle même, de sa culture. La France possède une identité chrétienne, judéo-chrétienne, gréco-romaine. Elle n’est pas multiculturelle comme les sociétés anglo-saxonnes. Elle est latine et vit dans ce réfèrent culturel qui régit les grands fondamentaux de sa société : sa relation au monde, au travail, au mariage... La vraie France, c’est la France qui se respecte elle-même et qui se fait respecter, qui fait respecter son identité. Si nous nions cette identité, et c’est ce que nous faisons bien trop aujourd’hui, nous affaiblissons le corps social. La vraie France, c’est la France fille aînée de l’Eglise, protectrice des minorités, soucieuse du bien de ses enfants, notamment des plus fragiles, ceux qui sont en début ou en fin de vie, ceux qui sont malades.
VG. : Un roi serait-il le bienvenu pour la France en 2017 ?
J-F. P. : Ce qui serait bienvenu en 2017, c’est un responsable politique qui se sente profondément, charnellement lié à la France, et à la tâche qu’on lui aura confié. Un responsable qui prenne la mesure des enjeux considérables que devra affronter le pays dans les prochaines décennies, et qui sorte d’une vision gestionnaire de la politique. Un homme qui soit un chef, qui ait un cap, une vision pour notre pays, et le désir de le restaurer dans sa grandeur, et dans sa souveraineté. Sinon, nous allons vers le chaos. »
Propos recueillis par Eric Muth