DE CHARLES PEGUY, EXTRAIT DE « DOMREMY »
Notre Père, qui êtes aux Cieux
Que votre Nom soit sanctifié,
Que votre Règne arrive,
Que votre Volonté soit faite sur la terre comme au ciel,
Donnez-nous aujourd’hui notre pain de chaque jour,
Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés
Ne nous laissez pas succomber à la tentation,
Mais délivrez-nous du mal
Ainsi soit-il
« Que s’emplisse la plaine au concert des voix calmes,
Et que le flot des voix s’en aille au ciel très haut,
Que les pâles martyrs, penchant les lentes palmes,
Ecoutent cet ensemble, ainsi qu’un chant nouveau :
Que notre France après soit la maison divine
Et la maison vivante ainsi qu’au temps passé,
La maison devant qui tout malfaisant s’incline,
La maison qui prévaut sur Satan terrassé ;
La maison souveraine ainsi qu’au temps passé,
Quand le comte Roland mourait face à l’Espagne
Et face aux Sarrasins qu’il avait éblouis,
Quand le comte Roland mourait pour Charlemagne ;
La maison souveraine ainsi qu’au temps passé
De monsieur Charlemagne ou de monsieur saint Louis,
Tous les deux à présent assis à votre droite ».