Geoffroi de Charny, premier propriétaire historiquement attesté du Saint Suaire de Turin
« Geoffroi de Charny, né vers 1300, seigneur de Lirey, de Savoisy et de Montfort, était le fils puîné de Jean, seigneur de Charny et de Marguerite de Joinville, une fille de Jean de Joinville, le biographe de Saint Louis.
Porte-oriflamme et conseiller des rois de France Philippe VI et Jean II le Bon, il est considéré par ses contemporains comme l’un des meilleurs chevaliers de son temps, « le plus preudomme et le plus vaillant de tous les autres ».
Il fut tué lors du désastre de Poitiers, le 19 septembre 1356.
Dans les Grandes Chroniques de France, on parle de lui comme d’un « chevalier de Bourgoigne, hardis et chevalereus », d’un « chevalier bourguignon, preudomme et en armes expert, et en plusseurs fais approuvé ». Pour le chroniqueur liégeois Jean le Bel, il est un « vaillant et prœu chevalier ». Et pour Jean Froissart il est « un moult vaillans chevaliers françois, liquels se nommoit messires Joffrois de Cargni », « cil vaillans chevaliers messires Joffrois de Chargni », le « bon Joffroi de jadis », et c’est Froissart qui l’a nommé « le plus preudomme et le plus vaillant de tous les autres ».
Le chroniqueur tournaisien Gilles Le Muisit dit de Charny (ci contre, son blason : « de gueules, à trois écussons d’argent ») qu’il fut un « chevalier courageux et expert en armes et maintes fois fameux au-delà et en deçà des mers, il fut en de nombreuses guerres et de nombreux conflits mortels, se comportant en tous comme un homme preux et nobles ».
Même le chroniqueur anglais Geoffrey le Baker, pourtant reconnu pour son hostilité envers les Français, le présente comme « un chevalier plus exercé dans les affaires militaires que tout autre Français, en sorte que sa renommée était étendue, et qui, en raison de sa longue pratique des armes et de son tempérament dynamique et sagace, fut jusqu’à sa mort … le principal conseiller des jeunes chevaliers français ».
Geoffroi de Charny et sa seconde épouse, Jeanne de Vergy, sont les premiers propriétaires historiquement attestés du suaire de Turin. Une lettre de 1389 de l’anti-pape Clément VII, adressée à son fils Geoffroi II affirme que le père de celui-ci avait reçu la relique « qui lui avait été libéralement offerte » (« liberaliter sibi oblatam ») et qu’il l’avait fait déposer dans l’église de Lirey qu’il avait fondée. Un demi-siècle plus tard, Marguerite de Charny, fille de Geoffroi II, soutenait de son côté en 1443 devant le parlement de Dôle que le suaire « fut conquis par feu messire Geoffroy de Charny, mon grant père ».
C’est dans la collégiale de Lirey, en Champagne, fondée par Charny, que cette relique fait pour la première fois l’objet d’une ostension, c’est-à-dire d’une expositions en public, en 1357. Témoin du pèlerinage dont ce suaire a été l’objet à Lirey, le Musée de Cluny conserve une enseigne de pèlerinaqe de la seconde moitié du XIVe siècle (ou de la première moitié du siècle suivant) présentant, outre la plus ancienne représentation connue du suaire de Turin, les blasons des familles de Charny et de Vergy. »
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