Vénérable Soeur Marguerite du Saint Sacrement
adoratrice de l’Enfant Jésus de Beaune
Le petit Roi de Grâce
adoratrice de l’Enfant Jésus de Beaune
Le petit Roi de Grâce
Marguerite Parigot, née le 7 février 1619 à Beaune, 5e enfant d’une famille honorable de la ville, de parents profondément chrétiens, est baptisée le jour de sa naissance.
A 5 ans, c’est une petite fille menue au visage mince et allongé, le teint blanc avec un sourire si délicieux qu’elle charme tous ceux qui la rencontrent. Elle présente déjà une grande piété et est attirée comme un aimant par le Saint-Sacrement, cela lui vaudra son nom de religieuse.
Elle fait à Dieu l’offrande d’elle-même et entretient en secret la ferme intention d’être Carmélite.
A 11 ans et demi, le 23 septembre 1630, elle entre au Carmel.
C’est le soir des obsèques de sa mère et elle passe, sans transition, de la chaude atmosphère du foyer à la solitude glacée d’une cellule carmélite.
Elle est interrogée par Sœur Elisabeth de la Trinité, maîtresse des novices, sur ses connaissances religieuses. L’enfant s’étend deux heures en commentaires enflammés sur Dieu et surtout sur le Saint-Sacrement ; les mères sont conquises.
Elle entend Jésus l’appeler « ma petite épouse, épouse du Saint Enfant Jésus en sa crèche ».
C’est alors une novice étonnante ; cet enfant est un don du ciel. Devant une telle démonstration de loquacité spirituelle, elle fait donc sa communion dès le lendemain.
Elle découvre la dévotion à l’Enfant Jésus, prospère au Carmel depuis Sainte-Thérèse d’Avila et prônée par l’école française.
Elle est ardente à la vie de la Communauté, se faisant remarquer par son amour pour les pauvres, elle apprend à vénérer tout spécialement Jésus-Enfant et s’identifie à l’esprit d’enfance.
Sa mission particulière, révéler les vertus de l’enfance de Jésus :
pureté – simplicité – obéissance – humilité – innocence
En février 1636, le Fils de Dieu dit à Marguerite :
« Puise dans le trésor de mon enfance, ce sera par les mérites de ce mystère que tu surmonteras toutes les difficultés ».
Dans un ravissement, Il lui enseigne la manière de L’honorer depuis le moment de son incarnation jusqu’à sa douzième année.
A la fin de toutes ses lettres, Marguerite rappelle :
« le Petit Roi de Grâce a plus soin de votre âme et de vos besoins que vous n’en saurez avoir vous-mêmes. Tenez-vous en paix, tâchant de remettre tout entre les bras du Saint Enfant Jésus. Je Le supplie de vous donner la force pour tout ce qu’Il désire de vous ».
Marguerite rend compte de tout à la maîtresse des novices, Mère Marie de la Trinité, qui a soin de faire noter toutes ses confidences.
En mars 1648, Marguerite est malade. Tout son corps est un abîme de souffrances, mais son âme est un abîme de paix et de joie. Elle s’éteint le 26 mai 1648, à l’âge de 29 ans et est déclarée Vénérable en 1873.
La dévotion au Petit Roi de Grâce se propagea très rapidement et son rayonnement se manifesta spécialement pour les accouchements difficiles, la guérison des enfants, les vocations,…
Lors de la Révolution, les religieuses expulsées, mirent la statue du Petit Jésus à l’abri chez des courageuses âmes dans une armoire en bois.
Il y fut vénéré en secret jusqu’au 28 décembre 1873, où, à l’instigation du Curé de Saint-Nicolas, une fête solennelle en présence de l’Evêque de Dijon, marqua la reprise du culte public du Petit roi de Grâce. »
Le Petit Roi de gloire a repris sa place en 1873 dans l’église du carmel. Les visites privées ou collectives se succèdent ; une correspondance abondante de demandes parfois poignantes de prières arrive régulièrement au Carmel, avec des remerciements pour les grâces obtenues. Les murs de la chapelle sont tapissés d’ex-votos.
Certaines formes de dévotion instituées par Sœur Marguerite se maintiennent : il y a tous les 25 du mois, une prière publique de la « petite couronne » et chaque année, du 25 janvier au 2 février, une neuvaine avec homélie et récitation quotidienne de la « petite couronne ».
Des brochures expliquent aux fidèles le sens de l’esprit d’enfance auquel doit conduire normalement cette dévotion à l’enfance de Jésus. Elle n’a pas été inventée au XVIIe siècle mais remonte au Christ lui-même :
« Si vous ne devenez comme de petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux. » (Mt.18,3)
O Jésus ! que votre amour pour nous a réduit à la petitesse de l’enfance, à la pauvreté et aux humiliations de la crèche, je vous adore dans votre abaissement où vous me paraissez mille fois plus aimable que sur le Trône de votre gloire. Que ne puis-je vous offrir, comme les Mages, l’or d’une ardente charité, l’encens d’une fervente prière, la myrrhe de la mortification !
Recevez au moins mon cœur que je vous donne avec tant de bonheur ; recevez-le avec tout ce qu’il a d’affection, de dévouement et de reconnaissance ; recevez mon âme avec toutes ses facultés, mon corps avec tous ses sens. En retour, ô Jésus, faites-moi participer à l’esprit de votre divine enfance, en me remplissant de douceur, d’humilité et de simplicité.
O divin Enfant, mon Roi et mon Modèle faites qu’après vous avoir imité sur la terre, je
mérite d’être réuni éternellement à vous, avec tous ceux que j’aime. Ainsi soit-il. »