Mgr Jeanbart : « Jésus n’était pas politiquement correct
il était politiquement juste ! »
De passage à Paris à l’occasion de la Nuit des Témoins organisée par l’Aide à l’Église en Détresse, Mgr Jeanbart, archevêque d’Alep, a parlé aux journalistes de la situation en Syrie, mais également du silence coupable en Occident. Extraits par Christianophobie hebdo :
"Trouvez-vous que cette guerre est mal traitée par la presse occidentale ?
C’est peu de le dire ! Les médias occidentaux n’ont cessé d’étouffer le quotidien des Syriens qui souffrent. Vous reprenez des informa- tions sans jamais les vérifier ; vous vous êtes contentés d’une source unique et partiale, l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme.
Partiale ?
Cet observatoire est détenu par l’opposition armée ; ce n’est un secret pour personne. Nous sommes sur le terrain et je peux vous affirmer que les informations sont parfois fausses et, en tout cas, triées attentivement.
Vous soutenez le régime de Bachar el Assad ?
C’est bien trop dire ! La question ne se pose pas en ces termes. Il est évident que certaines choses n’allaient pas en Syrie, il est normal aussi que les citoyens réclament moins de corruption, plus de sécurité etc.
Mais il y avait aussi de très bonnes choses en Syrie, que vous ne relevez jamais ; c’est juste malhonnête. C’est parce que nous ne voulons pas de la loi islamique, que nous refusons une loi anti-blasphème, que nous soutenons aujourd’hui ceux qui luttent contre l’État islamique. Ce n’est pas un choix politique, c’est une question de survie.
Avez-vous tenté de dire cela aux autorités françaises ?
Oui, j’ai tenté de le dire. On m’a répondu qu’il ne fallait pas critiquer les autorités françaises...
Avez-vous tenté de parler aux évêques de France ?
Les évêques de France auraient dû nous écouter. J’avoue ne pas comprendre pourquoi ils se taisent ainsi... Sans doute parce qu’ils sont, comme vous tous, élevés dans le politiquement correct. Mais Jésus n’était pas politiquement correct, il était politiquement juste ! Un évêque ne doit pas avoir peur de parler et d’essuyer des critiques ; c’est parfois le prix à payer pour défendre la Vérité. [...]"
Michel Janva
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