L’évangélisation de la Provence La légende...

samedi 31 janvier 2015
par  Jean-François
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L’évangélisation de la Provence




La légende raconte que l’évangélisation de la Provence est due à Marie-Madeleine et aux plus proches amis de Jésus. Il faut aimer les légendes. Elles nous disent autrement les choses. Certes, il ne faut pas être dénué d’esprit critique au risque de tomber dans la crédulité. Il n’empêche : les légendes ne mentent jamais. Elles exagèrent juste un petit peu. La part de réalité est toujours à chercher au-delà de ce qui est exagéré dans les légendes. Et il est plus difficile de prouver qu’elles ont tort que le contraire.Les légendes s’appuient sur la certitude que rien n’est impossible à Dieu.

En l’an de grâce 43, soit peu de temps après la Pentecôte, un bateau sans voiles ni rames (sans doute le premier pointu), poussé par la seule Providence divine, aurait quitté la Terre sainte et serait venu échouer tout près d’ici, à l’embouchure du Rhône.
À bord de ce pointu, se seraient trouvés les saintes Femmes de l’Évangile : Marie, soeur de la mère de Jésus, Marie Salomé, la mère des apôtres Jacques et Jean, ainsi qu’un disciple, Maximin.

La légende ajoute que Lazare, celui-là même que Jésus ressuscita d’entre les morts,
accompagné de ses deux sœurs Marthe et Marie, se seraient trouvés à bord de ce bateau de fortune. Ces hommes et ces femmes de l’Évangile auraient été chassés et abandonnés en mer par Hérode, lequel voulait faire périr Lazare et ses sœurs afin de mieux faire disparaître les premiers témoins du Ressuscité. Poussée par les courants, notre premier pointu aurait échoué en Camargue, là où se dresse aujourd’hui l’église des Saintes-Maries de la Mer, si chère à tant de pèlerins depuis tant de générations.

Maximin aurait évangélisé Aix-en-Provence. Lazare, Marseille dont il est le premier évêque et martyr. Marthe aurait pris le chemin de Tarascon qu’elle délivra de la redoutable tarasque, bête odieuse qui semait la terreur. Quant à Marie-Madeleine,
elle se serait retirée dans un lieu désert pour consacrer son cœur à celui-là même
qui lui apparut victorieux de la mort le matin de Pâques.

Voici comment Marie-Madeleine retrouva en terre de Provence ce qu’elle avait toujours
connu en Terre sainte :le soleil, la lumière, les vignes, les oliviers, les figuiers, les fifres
et les tambourins... La Provence devint pour Marie-Madeleine une terre à sanctifier,
pour ne pas dire une autre Terre sainte. C’est ici, à la Sainte Baume, mot qui veut dire
grotte, que Marie-Madeleine passera les 33 dernières années de sa vie toute donnée
à l’action de grâce pour tant de bienfaits reçus du Christ.

Même si tout cela n’était que légende, une chose est sûre : les Provençaux ont toujours attribué les origines de leur foi aux amis mêmes de Jésus, à ceux qui l’ont connu, qui l’ont suivi, qui l’ont reçu chez eux, qui ont cru en lui, qui l’ont vu ressuscité et qui finalement l’ont annoncé. Les Provençaux ont toujours enraciné leur foi dans l’événement central de l’histoire de toute l’humanité : la résurrection de Jésus le 3e jour comme il l’avait promis. Si telle est la foi des Provençaux, alors, ce que nous célébrons aujourd’hui est une origine, une source. L’origine et la source de la foi des habitants de cette terre qui ressemble tant à la Terre sainte.

Nous sommes ici pour faire mémoire des racines chrétiennes propres à la Provence. Mieux encore : nous sommes ici pour célébrer le Ressuscité aimé et annoncé ici par ses propres amis, à commencer par Marie‐Madeleine, afin que nous aussi l’aimions et l’annoncions comme ses amis.

Ce qui surprend lorsque l’on découvre l’histoire de la Provence, ce sont en effet les saints. La venue de Marie‐Madeleine en Provence a inauguré de longues générations de saints comme si la sainteté avait toujours été viscéralement liée à la Provence. Car la Provence, c’est aussi saint Trophime envoyé ici par saint Pierre lui-même. La Provence, c’est aussi saint Victor de Marseille ; saint Pons de Nice ; saint Césaire d’Arles ; saint Honorat de Lérins ; saint Fauste de Riez ; saint Cyprien de Toulon ; saint Léonce de Fréjus ; sainte Roseline des Arcs ; saint Eugène de Mazenod à Marseille, et tant d’autres inscrits au martyrologe.

R.P. Dom Ludovic Lécuru
Abbatiale Saint Maximin
28 juillet 2013


L’évangélisation de la Provence

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