La bénédiction des maisons à l’Épiphanie
Une belle tradition rappelée par Claves :
Il est une antique et vénérable tradition de bénir les maisons à l’occasion de la fête de l’Épiphanie, avec de l’eau bénite spécialement la veille. Après avoir aspergé d’eau bénite les murs de la maison, le prêtre inscrit, au moyen d’une craie bénite à cette occasion, sur le linteau de la porte principale une inscription comprenant le chiffre de la nouvelle année qui s’ouvre et les initiales (en latin) des trois rois mages. Ainsi, cette année :
20 + C(aspar) + M(elchior) + B(althazar) + 23
Le rituel romain renferme donc deux belles bénédictions pour le jour de l’Épiphanie : la bénédiction de la craie, dont le curé se sert ensuite pour tracer sur les portes de ses paroissiens l’anagramme témoignant de la bénédiction de la maison.
Voici le texte de la bénédiction de la craie, si riche de signification :
Bénissez, ô Seigneur notre Dieu, cette craie, votre créature, afin qu’elle devienne salutaire au genre humain ; et accordez par l’invocation de votre Nom très saint que tous ceux qui l’emporteront ou qui écriront avec elle sur leurs portes les noms de vos saints Gaspard, Melchior et Balthazar, reçoivent par leur intercession et leurs mérites la santé du corps et la protection de l’âme.
La bénédiction de la maison n’est pas moins riche, puisqu’elle reprend tout d’abord le texte du Magnificat de Notre-Dame, chant de louange prononcé par Marie au moment où elle rendait visite – et avec elle Jésus, enfant encore dans son sein – à sa cousine Elisabeth, sanctifiant ainsi sa maison et ses habitants. La bénédiction du Rituel Romain fait de la visite du pasteur comme une nouvelle Visitation. On reprend ensuite, après que la demeure a été encensée et aspergée d’eau bénite, le texte classique de la bénédiction d’une maison :
Bénissez, ô Seigneur, Dieu tout puissant, cette maison, afin qu’en elle demeurent la santé, la chasteté, la victoire, la vertu, l’humilité, la bonté, la douceur, le plein accomplissement de la loi et l’action de grâces au Dieu, Père, Fils et Saint Esprit ; et que cette bénédiction demeure sur cette maison et sur ceux qui habitent en elle. Par le Christ notre Seigneur. Amen.
Selon les sources, l’anagramme C+M+B renverrait également à la phrase Christus mansionem benedicat (que le Christ bénisse cette maison). La tradition rappelle comment les Hébreux reçurent en Égypte de Dieu le commandement de répandre sur les linteaux de leurs portes le sang de l’agneau pascal, en témoignage d’alliance et pour être épargnés du fléau de la dixième plaie (l’extermination des premiers-nés).
Cette tradition s’est notamment perpétuée dans les pays germaniques et orientaux, comme affirmation et témoignage de foi dans un contexte de cohabitation avec le protestantisme, puis avec l’agnosticisme et l’athéisme.
Site source :