Syrie « L’Amérique et l’Union européenne
mènent une politique hypocrite et machiavélique »
mènent une politique hypocrite et machiavélique »
Le Patriarche des syriaques catholiques a lancé mardi à Toulon un nouveau cri d’alarme sur la situation des chrétiens en Syrie, déplorant que « les puissants de ce monde » n’interviennent pas.
Le Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient des Syriaques, l’équivalent d’un pape, a été accueilli hier à Toulon par les réfugiés et expatriés chrétiens irakiens, syriens, libanais du diocèse. Avant de célébrer une messe à la cathédrale, en présence de Monseigneur Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, Sa Béatitude Ignace Joseph III Younan a accepté de témoigner.
Quelle est aujourd’hui la situation des Chrétiens en Syrie ?
La situation est dramatique. Ce n’est pas seulement de l’inquiétude, nous sommes dévastés par ce qui arrive. Il ne s’agit plus de savoir comment on pourrait améliorer nos conditions de vie, mais d’une lutte pour notre survie. On peut parler d’hécatombe, avec la complicité des Occidentaux, qui se disent pourtant défenseurs de la démocratie et des droits de l’homme.
Comprenez-vous la position de la France en Syrie, différente d’en Irak ?
Non, le changement d’attitude de la France nous attriste, car Daech est le même en Irak et en Syrie. L’opposition modérée n’existe pas en Syrie. Les Chrétiens et les autres minorités sont très menacés. Et ils se trouvent impuissants, ils ne peuvent pas garder leur foi dans les villages conquis par les hordes barbares de l’État islamique. La situation est alarmante car nous n’arrivons pas à convaincre les puissants de ce monde à intervenir pour établir un vrai dialogue. L’Amérique et l’Union européenne mènent une politique hypocrite et machiavélique.
Quel message voulez-vous faire passer aujourd’hui à la France ?
Je ne suis pas un homme politique, je suis un homme d’Église. Je suis venu prier avec les miens, ceux qui ont été déracinés de leur terre. Et les féliciter d’être accueillis par la France, une nation de liberté, égalité, fraternité. Nous sommes très reconnaissants envers les catholiques français, qui nous ont témoigné de leur solidarité.