La France, les Zouaves pontificaux et la Papauté
sous Pie IX entre 1849 et 1870
sous Pie IX entre 1849 et 1870
Lorsqu’en 1848 les révolutionnaires italiens envahirent Rome, le pape Pie IX partit se réfugier à Gaète auprès du roi de Naples Ferdinand II. Une République romaine, avec à sa tête Giuseppe Mazzini, fut proclamée le 9 février 1849.
La France, alors encore fidèle à sa vocation, vint au secours de la papauté. Les troupes françaises assiégèrent Rome et reprirent la ville en juillet 1849. Lorsqu’en 1850 le pape Pie IX rentra enfin à Rome sous la protection de l’armée française, il n’imaginait sans doute pas que 20 ans plus tard les Etats Pontificaux, tomberaient définitivement sous les coups des troupes piémontaises.
En 1850, la France, alors présidée par Louis-Napoléon Bonaparte, ne faillit pas à son devoir millénaire de protectrice du Saint-Siège et laissa en effet à Rome un corps d’occupation pour assurer la sécurité du Souverain Pontife.
Mais la dynamique de l’unité italienne était enclenchée. En 1860 le royaume de Naples fut conquis par Garibaldi. Au Nord, le Piémont s’était emparé des duchés de Toscane, de Modène et de Parme, puis de l’Emilie et de la Romagne. Les Etats Pontificaux ne comprenaient plus que Rome, le Latium et les Marches. La situation de Rome redevenait critique.
Les troupes pontificales furent placées sous le commandement du général français de la Moricière, qui se chargea de les réorganiser et d’organiser des recrutements complémentaires devenus indispensables. Il décida de faire appel aux volontaires catholiques étrangers. Bientôt les volontaires français et belges furent assez nombreux pour former un bataillon à qui l’on donna le nom de « Tirailleurs franco-belges ». Portant jusque là un uniforme rappelant celui des chasseurs à pied français, ce qui pouvait prêter à confusion, les tirailleurs se virent bientôt attribuer un nouvel uniforme choisi par le général de la Moricière, assez semblable à celui des zouaves d’Afrique, de sorte que le public commença à les appeler zouaves.
Toutefois, la France retira ses troupes le 27 juillet 1870 afin de les affecter à la défense du territoire français menacé par le conflit avec la Prusse. De ce fait, dès le 20 septembre suivant, l’armée piémontaise envahit Rome principalement par une brèche ouverte dans les murailles à la Porte Pia. Le Pape Pie IX, qui ne voulait pas voir couler davantage de sang, ordonna l’arrêt des combats. Les Zouaves Pontificaux voulurent continuer la lutte, mais ils durent se résigner à obéir aux ordres du Saint-Père et se rendirent. Ils furent renvoyés en France et débarquèrent à Toulon le 26 septembre.
La grande majorité des Zouaves Pontificaux décidèrent de ne pas se séparer et de demander à combattre pour la France. Le Lieutenant-colonel de Charette obtint de Gambetta l’incorporation de ses Zouaves dans un corps franc, qui prit alors le nom de « Légion des Volontaires de l’Ouest ». Charette fut nommé Colonel et en prit la tête. Dès les premiers jours d’octobre les Volontaires de l’Ouest étaient ainsi prêts à combattre pour Dieu et la Patrie.
Incorporés à l’armée de la Loire, les anciens Zouaves Pontificaux allaient démontrer une fois de plus leur esprit chrétien dans les terribles combats qu’ils durent mener contre les Prussiens pendant l’hiver 1870-1871, pour la première fois placés sous la bannière du Sacré-Cœur.