L’idée n’est donc pas d’accueillir l’étranger à demeure, mais de lui offrir l’hospitalité le temps d’une étape

lundi 21 août 2017
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« L’idée n’est donc pas d’accueillir l’étranger à demeure, mais de lui offrir l’hospitalité le temps d’une étape. En fait le mot d’étranger au sens d’immigré, n’est pas utilisé dans l’Évangile »



(Is 56.1,6-7 ; Ps 66 ; Rm 11.13-15,29-32 ; Mt15.21-28)

« Les lectures de ce dimanche manifestent une nouvelle fois la capacité de la Parole de Dieu à éclairer notre vie présente… En effet, elles nous entretiennent de la question des étrangers et de celle d’Israël.

Le comportement de Jésus révèle en contrepoint l’attitude du peuple juif considérant les non-Juifs comme des chiens, appellation si bien passée dans la culture israélite que Jésus Lui-même l’utilise, non sans l’adoucir, et que la Cananéenne ne s’en étonne pas. L’orgueil de faire partie du peuple élu faisait oublier à ses membres que la promesse faite à Abraham concernait tous les peuples (Gn 12.3 ; 22.18), et pas seulement Israël, raison pour laquelle Jésus finira par leur dire : « Le Royaume de Dieu vous sera retiré pour être confié à un peuple qui lui en fera produire ses fruits. (Mt 21.43) ». Et ce peuple alors encore à venir, dont parle Jésus, c’est nous, l’Église, le vrai peuple élu, celui en lequel tous les hommes peuvent entrer, moyennant la foi d’Abraham, qui s’est réjoui à la pensée de Jésus venant lui donner une descendance innombrable (Jn 8.56).

C’est précisément l’ouverture de l’Alliance aux païens qu’ont refusé les Juifs, et que refuseront encore parmi les premiers chrétiens ceux issus du monde juif. Ce refus d’Israël a permis aux païens d’accueillir plus facilement l’Évangile, parce que dépourvu des pratiques et croyances que les adeptes du judaïsme n’auraient pas manqué d’y ajouter (Mc 7.8,9,13). Ils ont bien essayé de le faire, ces faux-frères, issus d’Israël (Ac 15.1-10), mais ils n’y ont pas réussi, notamment grâce à saint Paul. Le Nouveau Testament garde mémoire de leurs tentatives de judaïser l’Église, qui est, par définition, universelle (Ac 11.2 ; 15.5,11 ; Ga 2.4-5,12,14 ; 3.5). Les musulmans sont sortis de là, eux qui disent croire au Christ mais veulent continuer à pratiquer le judaïsme, devenu rabbinique, avec ses tabous alimentaires, la circoncision, et toutes ses autres coutumes aberrantes ou cruelles, en sorte qu’ils ne sont ni juifs ni chrétiens. Ils ne sont pas juifs puisqu’ils disent croire en Jésus, et ils ne sont pas chrétiens puisqu’ils pratiquent le judaïsme. En effet, comme disait Jésus : « On ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres. (Mt 9.17) » ! Enfin, ne croyez pas, comme l’expression concise de saint Paul pourrait y inviter, que le péché d’Israël aurait été nécessaire dans le plan de Dieu pour que les païens reçoivent le salut ! Non ! Les choses auraient très bien pu se passer autrement, et si Dieu interdit de pécher, même au prix de sa vie, ce n’est pas Lui qui va compter sur le péché pour que s’accomplisse Sa volonté ! Ce qui ne L’empêche pas de faire tourner le mal au profit de ceux qui L’aiment (Rm 8.28)…

Par ailleurs, lorsque saint Paul parle de la réintégration des Juifs à l’Alliance de laquelle ils se sont eux-mêmes exclus, il ne prophétise pas la chose, mais il exprime le souhait fervent de son cœur. Dimanche dernier déjà, dans le même passage, l’impétuosité de son amour le poussait à vouloir être damné si cela avait été nécessaire au salut de ses frères de race ! C’est dire qu’il faut tenir compte ici du genre littéraire où l’exaltation et l’interrogation elle-même servent à exprimer le désir de voir ses frères de race devenir chrétiens… Contrairement donc à ce qui est souvent cru, lorsque saint Paul prophétise que « tout Israël sera sauvé (Rm 11.26) », il exprime son souhait, comme le montre son espérance de n’en sauver pas plus que quelques uns… D’ailleurs, le Christ n’a-t-Il pas prophétisé à Israël son endurcissement dans l’incrédulité (Lc 22.67-68) en lui annonçant qu’il ne Le reverrait qu’au jour de Son retour, c’est-à-dire pour le Jugement dernier (Mt 26.64) ? Ce jour-là, effectivement, les ennemis du Christ seront bien obligés de reconnaître Sa divinité…

Bref, Jésus est venu détruire le mur de la haine entre les Juifs et les non-Juifs, affirmant que si le Dieu d’Israël est le seul et vrai Dieu, alors il n’est pas le Dieu que des Juifs, mais de tous les hommes. Cette ouverture à l’universel, que Jésus manifeste ici en répondant à la prière de la Cananéenne, une étrangère, contrariera si bien le chauvinisme juif que celui-ci Le condamnera à mort.

Et puisque l’actualité nous met incessamment sous les yeux les crimes commandés par Allah, comment ne pas voir que l’islam vient relever ce mur de la haine que Jésus avait abattu entre Juifs et non-Juifs, en divisant maintenant l’humanité entre musulmans et non-musulmans ? « Entre nous et vous, c’est L’INIMITIÉ ET LA HAINE À JAMAIS jusqu’à ce que vous croyez en Allah, seul ! (Coran 60.4) ». Qui peut venir APRÈS le Christ, sinon l’Antichrist ? Les Occidentaux devenus apostats à l’école de la Franc-maçonnerie sont incapables de lutter contre l’islam, parce que le faire impliquerait pour eux de reconnaître la royauté du Christ, leurs péchés à Son égard, et l’Église qu’Il a instituée pour leur salut, tant il est vrai que l’islam n’existe que de par son opposition à l’Église, la foi chrétienne étant pour lui le seul péché impardonnable (Coran 4.48), en sorte que « les chrétiens ne sont qu’impureté ! (Coran 9.28) », et que l’Islam a la mission de détruire et remplacer l’Église (Coran 2.193 ; 9.30). Si Israël a péché en refusant de s’ouvrir à la dimension universelle de l’Alliance, l’islam pèche en reniant le fait que le salut vient des Juifs (Jn 4.22). Et pour ravir à l’Église son statut d’unique et vraie religion qui lui vient de sa fondation par le Juif et Dieu Jésus, l’islam tente de réduire le Christ à n’être qu’un prophète de plus pour Israël (Coran 43.59), et en donne pour preuve cette parole de Jésus que nous venons d’entendre : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la Maison d’Israël (Mt 15.24) ». Mais en disant cela, Jésus ne faisait que respecter les limites inhérentes à toute condition humaine, soumise au temps et à son caractère progressif.

Pour être le Prophète annoncé par Moïse (Dt 18.15), chargé précisément de faire entrer l’ensemble des nations dans le Royaume de Dieu (Is 49.6 ; 42.1-4 ; Ps 116 ; Mt 12.14-21), Jésus n’en était pas moins pour autant un vrai homme. Sa mission de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés (Jn 11.52) devait nécessairement s’accomplir dans le temps, et donc prendre du temps, le temps qu’il faut à une vigne pour pousser, à une vigne dont Il est le cep et dont les chrétiens les sarments (Jn 15.5). Ainsi, Lui annonce au peuple hébreu la réalisation de l’Alliance nouvelle et éternelle que les Prophètes lui ont sans cesse rappelée (Jr 31.31), et ses disciples en porteront la bonne nouvelle à toutes les nations. Ainsi s’est réalisé la prophétie : « Mais Moi, Je viendrai rassembler toutes les nations et toutes les langues [Catholique signifie universel], et elles viendront voir Ma gloire. Je mettrai chez elles un signe [celui de la Croix] et J’enverrai de leurs survivants vers les nations, vers les îles éloignées qui n’ont pas entendu parler de Moi, et qui n’ont pas vu Ma gloire [les missionnaires qui ont évangélisé le monde]. (Is 66.18+) ». Jésus a-t-Il dit qu’Il était « la Lumière du monde (Jn 8.12) » ou seulement celle d’Israël ? « 

Ce mystère n’avait pas été communiqué aux hommes des temps passés comme il vient d’être révélé maintenant à ses saints apôtres et prophètes, dans l’Esprit : les païens sont admis au même héritage, membres du même Corps, bénéficiaires de la même Promesse, dans le Christ Jésus, par le moyen de l’Évangile. (Ep 3.5,6 ; Rm 15.8-12) ». Voilà la bonne nouvelle de la paix que rend possible le Messie ! Que la Révélation divine et chrétienne soit enracinée dans l’existence et l’histoire d’un peuple particulier ne fait qu’exprimer la réalité et la vérité de celle-ci. Nous ne croyons pas en un mythe ! A la différence d’autres prétendues religions, nous croyons à la Vérité qui S’est exprimée dans l’humanité, en la respectant, et dont l’histoire rend compte ! L’enracinement juif de notre foi ne s’oppose pas à son universalité, puisque la Foi d’Abraham, de qui est issu le peuple hébreu, est désormais partagée, grâce au Christ, par l’humanité entière, dont nous-mêmes.

Tandis que la Croix est fichée en un point unique de la terre, ses deux bras s’ouvrent à droite et à gauche sur le cercle infini de l’horizon pour réunir amis et ennemis en un seul point, le Cœur ouvert du Christ, crucifié par nos péchés et ressuscité pour le salut de ceux qui reçoivent Son pardon (Za 12.10)… Mais si Jésus a dû annoncer à ses compatriotes incrédules : « Je vous le dis : beaucoup viendront de l’Orient et de l’Occident prendre place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du Royaume des Cieux, tandis que vous serez jetés dehors, dans les ténèbres extérieures. (Mt 8.11+ ; Cf. Coran 4.13-16 ; 22.8-9 ; 28.19) », ne doit-Il pas aujourd’hui dire la même chose aussi aux musulmans ?

L’actualité ne nous met pas sous les yeux seulement les crimes commandés par Allah dans son Coran, mais aussi, hélas, des foules de migrants, musulmans surtout, que les Occidentaux s’imaginent devoir accueillir parce que Jésus aurait dit : « J’étais un étranger et vous M’avez accueilli. (Mt 25.35) » (1). Or, de même que le cinquième commandement n’est pas « Tu ne tueras pas. », mais « Tu ne commettras pas de meurtre. », ce qui n’est pas la même chose, de même, ce verset est mal traduit.

Le mot Xénos ―qui a donné xénophobe ―, traduit ici par étranger, signifie aussi hôte, la personne qui héberge ou celle qui est hébergée, et qui donc est de passage. Le latin de la Vulgate donne hospes, l’hôte, celui à qui on donne provisoirement l’hospitalité. C’est ce sens que l’on retrouve dans la Bible, lorsque par exemple saint Paul écrit aux Corinthiens : « J’irai chez vous, après avoir traversé la Macédoine […]. Peut-être séjournerai-je chez vous ou même y passerai-je l’hiver. (1 Co 16.5-6). », lorsqu’il écrit aux Colossiens : « Aristarque, mon compagnon de captivité, vous salue […] s’il vient chez vous, faites-lui bon accueil. (Col 4.10) », et enfin lorsqu’il écrit : « Gaïus, qui est mon hôte et celui de l’Église entière, vous salue. (Rm 16.23) », en grec : « Gaios ho xénos mou. », il ne dit pas que Gaïus est un étranger !

Bref, pas plus saint Paul que ses compagnons ne sont des migrants, ce sont des visiteurs. L’idée n’est donc pas d’accueillir l’étranger à demeure, mais de lui offrir l’hospitalité le temps d’une étape. En fait le mot d’étranger au sens d’immigré, n’est pas utilisé dans l’Évangile, mais seulement dans l’Épitre aux Éphésiens, et de façon péjorative. Saint Paul écrit : « Vous n’êtes plus des hôtes ni des étrangers ; vous êtes concitoyens des saints, vous êtes de la Maison de Dieu. (Ep 2.19) ». Saint Paul utilise donc deux mots différents : « Xénoi kai Paroikoi » (en grec), « hospites et advenae » (en latin), pour embrasser entre ces deux termes, l’hôte de passage et l’immigré, la totalité des situations possibles en lesquelles les chrétiens ne se trouvent plus depuis qu’ils ont établi leur demeure en Jésus. Bref, notre salut se joue sur l’hospitalité que nous accordons ou non à l’hôte de passage, mais non pas à l’envahisseur ! C’est si vrai que saint Jean commande : « Si quelqu’un vient à vous sans apporter cette doctrine [c’est-à-dire l’Évangile, comme c’est le cas des musulmans], ne le recevez pas chez vous. Quiconque le salue participe à ses œuvres mauvaises. (2 Jn 1.7-11) »… Eh bien, que d’œuvres mauvaises de nos jours !

On dira peut-être que dans la première lecture Dieu fait bon accueil aux étrangers. Or, d’une part, Moïse n’avait légiféré que pour des individualités, et pas pour des hordes de centaines de milliers, et d’autre part, s’il est vrai que dans l’Ancien Testament Dieu commande de bien traiter les étrangers parce que les Hébreux ont eux-mêmes été étrangers en Égypte, chacun peut remarquer que c’est à la condition que l’étranger s’assimile si bien au peuple élu qu’il en prenne la religion et en pratique le culte (Ruth 1.16 ; Is 56.3-7)… En aucun cas il n’est question d’accueillir un étranger qui garderait sa religion et ses coutumes ! Tous ceux donc qui militent pour que les musulmans continuent à pratiquer l’islam sont des traîtres, si chrétiens qu’ils se prétendent ! Le Nouveau comme l’Ancien Testament les condamnent, eux qui ne les citent que pour mieux les trahir ! Le mot hébreu désignant l’étranger venu s’installer est ger, ce qui donne en latin advena et en grec proselutos, prosélyte. Le prosélyte était donc à l’origine l’étranger si heureux de sa nouvelle religion qu’il s’en faisait l’apôtre enthousiaste ! Par un curieux renversement des choses, le prosélytisme est aujourd’hui très mal vu, condamné même, y compris dans l’Église… Les adeptes du relativisme et de l’indifférentisme ne sont pas chrétiens.

Le 1er mars 2016 le pape François a reconnu qu’il y avait une invasion arabe, mais il s’en est félicité aussitôt en rappelant que par le passé l’Europe avait connu d’autres invasions et que finalement elle s’en était bien sortie. En fait, l’Europe n’a jamais accueilli d’invasion arabe…pour la bonne raison qu’elle les a toujours repoussées ! et notre Pape semble oublier aussi bien le prix qu’elle a dû payer pour cela, que le fait que certains de ses successeurs à saint Pierre de Rome au IXe siècle payaient tribut aux Sarrasins, et que la conquête de Rome est toujours d’actualité pour les serviteurs d’Allah ! Et pourquoi donc la chrétienté ― parce qu’alors on ne parlait pas d’Europe mais de chrétienté ―, et pourquoi donc la chrétienté a-t-elle repoussé les invasions arabes et non point pensé, comme aujourd’hui on veut le faire croire, qu’elles allaient l’enrichir ? Parce qu’elle savait, elle qui avait encore la Foi, que l’islam conduit en Enfer !

Que Notre Dame des victoires ait pitié de nous !
« Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse,
que Son visage S’illumine pour nous ;
et Son chemin sera alors connu sur la terre,
Son salut parmi toutes les nations ! » »

(1) La traduction de Le maistre de Sacy indique en effet : “J’ai eu besoin de logement, et vous M’avez logé” ; et celle de Vigouroux : “J’étais sans asile, et vous M’avez recueilli“

Abbé Guy Pagès

Site source à consulter

islam et vérité homélie 20e dimanche

Ouvrages à consulter

Abbé Guy Pagès Interroger l’islam, 1235 questions à poser aux musulmans ! Préface de Joseph Fadelle, Ed. DMM, 2e édition, 2014

Laurent Dandrieu Eglise et immigration, le grand malaise, Ed. Presses de la Renaissance, 2017